Choe Yun

"Il surveille son père" ou le récit de la rencontre d'un père et d'un fils après des décennies de séparation. Le père passé en Corée du Nord a abandonné sa famille au sud qui est devenue l'objet de tracasseries et de vexations quotidiennes. Bientôt il réapparaît dans la vie de son fils qui peine à exprimer ses sentiments envers son père.

Entre désir de rattrapper le temps perdu et rancune, pudeur et curiosité, c'est un dialogue tout en finesse et subtilité qui s'instaure. La fatalité y côtoie l'incompréhension, le refus de l'inéluctable, métaphore des blessures dont la Corée souffre encore.

Il surveille son père.
Editions Actes Sud, 48 FF.

 

A travers les errances d'une jeune adolescente, Ch'oe Yun évoque l'un des importants tabous de la société coréenne contemporaine : le massacre de Kwangju.

L'armée sud-coréenne a ouvert le feu sur des manifestants en 1980 dans la capitale du Cholla. Plusieurs centaines de morts au bas mot, pour ce qui reste le plus tragique événement des régimes militaires successifs en Corée du sud.

Choquée par la mort de sa mère à Kwangju, l'héroïne erre à travers le pays, tourmentée par son amnésie partielle, les souvenirs qu'elle s'occulte. Ses divagations mentales nous révèle petit à petit le massacre et son histoire : sa mère seule, laborieuse qui subvient aux besoins de son fils aîné étudiant à Séoul, ce même frère disparu pour s'être opposé au régime.

Evocation poignante d'une blessure encore purullente en Corée, ce récit constitue une oeuvre majeure de la littérature coréenne contemporaine.

Là-bas, sans bruit tombe un pétale.
Editions Actes Sud, 79 FF.

 

Le tout dernier recueil de nouvelles de Ch'oe Yun, paru fin 1999.

Une série de textes en prose traitant de façon fort différentes les conséquences sociales et humaines (essentiellement néfastes) de la période de croissance de 1960 à nos jours. Les travers de la société capitaliste, consumériste y sont peints, en contre-point d'hommes et de femmes simples et innocents qui refusent ou se révoltent

Une femme qui se suicide pour refuser le matérialisme ambient exacerbé et donne à sa mort le forme la plus théâtrale qui soit pour adresser un message à ses congénèrse.

Souvenirs remontant aux bidonvilles des années soixantes confrontés à la prospérité d'aujourd'hui, l'inégalité des destins coréens.

Un jeune couplé dépassé par les implications économiques de leur nouvelle fleur qui finissent ruinés.

Une manière de démystifier le soi-disant miracle économique coréen et de critiquer cette course effrenée, avide, cupide pour les richesses matérielles au détriment de son équilibre.

Poétique de la soif
Editions Actes Sud, 99 FF.

Une jeune étudiante provinciale se trouve sans vraiment l'avoir cherché impliquée dans une activité politique clandestine qui s'oppose au gouvernement particulièrement dur des années 1970.

Ellle parvient à tisser des relations ambiguës avec le rédacteur en chef-imprimeur de cette revue d'opposition.

 

Avec cette neige grise et sale.
Editions Actes Sud, 48 FF.

 

 

 

 

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