Festival d'automne 1999
Description tirée du site internet http://www.festival-automne.com
en l'état. CINEMA
COREEN : 32 FILMS
Entre
les deux grands continents de cinéma que sont le Japon et la Chine, le
cinéma coréen fait figure d'oublié, injustement tenu à
l'écart de l'engouement actuel autour du cinéma asiatique. Depuis
la rétrospective de Beaubourg en 1993, le cinéma coréen
nous est arrivé par bribes, au gré de différents festivals.
Récemment,
la découverte aussi bien d'un cinéaste de première importance
comme Hong Sang-Soo, l'auteur du Jour où le porc est tombé
dans le puits (1996) et du Pouvoir de la province de Kangwoon (1998),
que d'un film superbe comme Spring in my hometown (1998) de Lee Kwangmo,
a de nouveau attiré l'attention sur cette cinématographie. Le
panorama du cinéma coréen se propose, autour d'une vingtaine de
films, de reconcilier trois générations.
Celle qui a débuté dans les années 50 et 60, après
l'occupation japonaise (1910-1945), et qui s'est formée à l'école
des genres et du mélodrame (Shin Sangok, Im Kwontaek, Yu Hyonmok).
La seconde génération (Park Kwangsu et Bae Changho), qui a grandi
à l'ombre de la dictature militaire dans les années 70-80 et y
a puisé une énergie nouvelle.
La troisième génération, apparue au milieu des années
90, qui donne au cinéma coréen actuel toute sa vitalité.
Sans oublier tous ces cinéastes atypiques comme Lee Doo-Young, Kim Kyong
et Yi Miongse dont les oeuvres, originales et stimulantes, disent combien le
cinéma coréen, à découvrir, n'a pas fini de nous
étonner par sa richesse de ton et sa diversité. Charles Tesson
| Les
fondateurs (1955-1999)
SIN
Sang-Okk
Les Fleurs de l'enfer. 1958, n & b, 87'.
Après la guerre, un homme quitte la campagne pour rejoindre en ville
son frère, qui vit de trafic et de marché noir et se lie avec
une prostituée de la base américaine. Le désespoir de la
jeunesse, dans un film-phare du cinéma coréen, précurseur
d'un style réaliste, salué à l'époque par Nagisa
Oshima. L'invité
de la chambre d'hôte et ma mère.
1961, coul., 103'.
Une veuve, qui vit avec sa fille et sa belle-mère, s'éprend d'un
peintre qu'elle héberge. Le conflit entre les sentiments personnels et
les valeurs confucianistes dans un des grands classiques du mélodrame
coréen. Yonsang
Gun. 1961,
Scope coul., 146'.
La vie du célèbre tyran de la dynastie Yi, au pouvoir de 1495
à 1506, évoquée dans une superproduction historique, l'un
des genres de prédilection de Shin Sang-Ok et du cinéma coréen
des années 60.
KIM
Su-Young
: né en 1929, il tourne des actualités pendant et après
la guerre pour le service cinéma du ministère de la Défense.
Il réalise son premier film en 1958 (Le Mari obéissant),
début d'une oeuvre prolifique. Il est un cinéaste majeur de l'âge
d'or des années 60. Le
Village au bord de la mer.
1965, coul., 91'.
Dans un village de pêcheurs sur une île, une femme, dont le mari
est mort noyé et le second, enrôlé dans l'armée japonaise,
bascule dans la folie. Le
Brouillard.
1967, coul., 78'.
En se mariant avec la fille d'une famille aisée, un homme de condition
modeste bénéficie d'une situation sociale importante. De retour
à son village natal, il rencontre une amie d'enfance qui lui demande
de l'aide. Entre la raison sociale et celles du coeur, il devra choisir.
YU Hionmok : né en
1924, il étudie la littérature coréenne puis tourne son
premier film en 1956. Parallèlement à ses activités de
cinéaste (son dernier film date de 1984), il a dirigé le département
cinéma de l'université Tongguk et est l'auteur de l'ouvrage, Histoire
du cinéma coréen jusqu'en 1945. Une
balle perdue.
1961, n & b, 1961.
La vie des réfugiés du Nord dans un bidonville. Un homme confronté
à la dureté de la vie quotidienne (misère, délinquance,
prostitution), se sent abandonné de Dieu, telle une balle perdue. Entre
réalisme existentiel et style expressionniste, un des films marquants
du cinéma coréen. La
Saison des pluies.
1979, coul., 120'.
Dans une famille déchirée par la guerre de Corée, un enfant
est témoin du conflit entre ses deux grands-mères au sujet de
ses oncles, l'un se battant dans l'armée du Nord, l'autre dans celle
du Sud.
KIM Ki-Young : né
en 1919 à Séoul, il quitte la Corée après ses études
et séjourne au Japon de 1940 à 1945. De retour après la
libération, il obtient son diplôme de dentiste puis réalise
des courts-métrages pour les services américains. Il signe son
premier film en 1955, La Boîte de la mort. Kim Ki-Young est considéré
en Corée comme un cinéaste-culte, entre cinéma B et cinéma
bis. Sur Kim Ki-Young, voir Cahiers, n° 531.
Yangsando. 1955, n & b, 90'.
Situé à la fin de la dynastie Choson (1392-1910), le film raconte
l'histoire d'un fils d'aristocrate qui, tombé amoureux d'une femme fiancée
à un fermier, fait tout ce qui est en son pouvoir pour la posséder.
Amour et haine, sexe et pouvoir dans le plus réaliste des films de Kim
Ki-Young.
La Servante (The Housemaid). 1960, n&b, 90'.
Un compositeur de musique viole sa servante. Lorsqu'il apprend qu'elle est enceinte,
il la pousse à avorter. Refusant de se soumettre, elle fera tout pour
détruire la famille de son employeur.
The Woman of Fire. 1971, coul., 110'.
Une femme, ancienne domestique dans un élevage de volailles, s'éprend
d'un musicien dont elle tombe enceinte. Refusant d'avorter, elle se venge. Second
volet d'un tryptique, commencé avec La Servante et achevé
avec The Woman of Fire '82.
IM
Kwon-Taek
: né en 1936 dans la province Cholla du Sud, puis lycéen à
Kwangju, il s'installe à Pusan pendant la guerre. Il débute comme
assistant à l'âge de vingt et un ans et réalise son premier
film en 1962. Im Kwon-Taek est le cinéaste le plus célèbre
en Corée, l'un des rares à bénéficier d'une reconnaissance
internationale. Il tourne en ce moment L'Histoire de Chunhyang (titre
provisoire), inspiré d'une célèbre pièce de pansori
qui conte les amours illicites d'un jeune couple de condition sociale différente. Gilsottum.
1985, coul. 105'.
Une femme à la recherche de son fils disparu pendant guerre retrouve
l'homme qu'elle a autrefois aimé dans le village de Gilsottum, situé
au Nord, et qu'elle croyait mort. Troubles du présent, souvenirs qui
remontent à la surface, ou le drame de la partitution à la lueur
du mélodrame. La
Mère porteuse (Shibaji).
1986, coul. 95'.
Avec Kang Soo-Yeon Sous la dynastie Yi, un membre d'une grande famille, qui
ne peut avoir d'enfant, fait appel à une "mère porteuse".
Entre le mari et cette jeune femme, une histoire d'amour naît, qui bouscule
l'ordre établi. Le film qui a révélé Kang Seo-Yong. Viens,
viens, viens plus haut (Aje, Aje, Para Aje).
1989, coul. 123'.
Avec Kang Soo-Yeon. Une jeune femme (Kang Soo-Yeon), suite à de nombreuses
épreuves, décide de se faire bonzesse. Elle sauve un homme du
suicide, retourne à la vie laïque avant de connaître une amère
désillusion. Portrait d'une femme qui cherche sa voie, entre amour et
religion.
La Chanteuse de Pansori (Sopyonje). 1993, coul.,
113'.
Un chanteur de pansori se souvient de son enfance, lorsqu'il sillonnait les
routes en compagnie d'un homme et de sa fille adoptive, qu'il a rendu aveugle
pour qu'elle se consacre à jamais à son art. Le film le plus célèbre
d'Im Kwon-Taek, devenu un classique du cinéma coréen.
YI
Manhui
: né en 1931 à Séoul, il tourne son premier film en 1961
et meurt à l'âge de 45 ans, en 1976, sans avoir eu le temps d'achever
La Route de Sampo, son film censuré et maudit (une semaine à
l'affiche), devenu mythique. Yi Manhui est un grand cinéaste méconnu,
la plupart de ses films importants ayant été perdus. La
Route de Sampo.
1975, coul., 99'.
Un ouvrier journalier, sur la route de son village natal, croise un ouvrier
qui sort de prison, et une serveuse de restaurant. Voyage dans un pays transformé
qui annonce les désillusions réalistes des films de la Nouvelle
Vague. A noter que la censure modifia la fin, la scène où le héros
contemple son village natal détruit ayant été remplacée
par celle où il découvre, rempli de bonheur, son village modernisé.
LEE
Doo-Yong
: né en 1942 à Séoul, il réalise son premier film
en 1970 (Le voile de la mariée est perdue). Auteur d'une oeuvre
prolifique, il s'oriente au cours des années 80 dans le film historique
à coloration érotique. C'est avec Pee-mak (1980) que le
cinéma coréen, en France, a commencer à faire parler de
lui. Le
Rouet ou l'histoire cruelle des femmes. 1983,
coul., 110'.
Une femme, violée par son maître, le tue avant de prendre la fuite
avec son mari. Réfugiée dans un monastère, elle se souvient
de l'époque où, selon les rites, elle dû épouser
son mari défunt. Un mélo historique sur la condition des femmes,
le genre de prédilection de Lee Doo-Yong. Les
Eunuques (Naesi). 1986,
coul., 120'.
Au XVIe siècle, le roi, qui ne peut pas avoir de descendant, fait appel
à sa mère pour lui fournir une concubine. Intrigues de cour dans
un film contemporain de La Mère porteuse d'Im Kwon-Taek. |
Rétrospective belgeLa
situation économique actuelle du cinéma coréen ressemble à celle qu'a connue
Hong Kong il y a quinze ans. Artistiquement cependant,
contrairement au cinéma de Hong Kong, fondé sur la tradition des arts martiaux,
le cinéma coréen ne s'est pas constitué à partir de genres qui se distingueraient
du reste du cinéma mondial. Sa principale originalité
est le mélodrame confucéen, bien différent de ce qu'on connaît du mélodrame
par ailleurs. A travers l'exposé des contradictions
d'un sujet (souvent fidélité ou infidélité conjugale), nées d'un conflit avec
les pressions morales imposées par la vie en société, le mélodrame instruit
le dossier, défend certaines valeurs, propose quelques amendements au gré de
l'évolution des moeurs, tout en prônant la noblesse et la pureté de sentiments,
quitte à dénier toute réalité au désir sexuel. Le
mélodrame historique a, quant à lui, pour tâche d'exprimer une émotion, le "Han",
élevée au rang de conscience nationale et où se mêlent amertume et rancoeur
au terme de sacrifices non récompensés. Un état d'esprit qui résume l'histoire
du pays, des invasions japonaises à la partition actuelle.
Une autre ligne, plus récente, du cinéma coréen a opté pour un tableau inversé
où l'activité sexuelle est l'argument majeur des films. L'activité des corps
devient un édifice cru, filmé sans fiorirtures, qui sous-tend les enjeux complexes
du désir humain, intime et social. Ces films précèdent
le week-end consacré par la Société Philharmonique et Paleis vzw. à la culture
coréenne : cérémonie chamanique, musique populaire, de cour et contemporaine.
Info : 02/511 3433. Organisé avec l'aide du Centre culturel coréen de Paris.
-
LUNDI 8 mai 2000
20h15 : La mère porteuse (Sibaj)
d'Im Kwon-taek, 1986 / coul. / s.-t. fr. / 95' . La
tragédie familiale d'un mari tombant amoureux de la "mère porteuse" choisie
par son épouse stérile. Un drame de l'amour fou, sans happy end et d'une impitoyable
cruauté. 22h15 : La servante
(Hanyo) de Kim Ki-Young, 1960 / s.-t. fr. / 90' . Violée
par son employeur, une jeune servante entreprend de détruire son couple. "Un
drame qui anticipe le climat délétère créé par Losey dans The servant" (A. Apra)
MARDI 9 mai 2000
20h15 : L'invité de la chambre d'hôte
et ma mère (Sarangbang sonnim-kwaomoni) de Sin Sang-Ok, 1961 / s.-t.
fr. / 103' . Une veuve, vivant avec sa gamine et
sa belle-mère, chastement éprise d'un attirant locataire. Un vétéran mythique
du cinéma coréen qui fut enlevé, et contraint de tourner sept films sur la Corée
du nord communiste. 22h15 :
L'histoire d'un mariage (Kyorhoniyagi) de Kim Uisok, 1992 / s.-t. fr.
/ 96' . Tensions et cassures chez un couple de
gens de radio, quand la femme acquiert une position professionnelle dominante.
Une approche impressionniste des nouvelles donnes dans la Corée moderne.
Corée : la blessure de l'histoire
Cycle conématographique organisé avec le soutien du ministère de la Culture
et du Tourisme de la République de Corée pour promouvoir une meilleure compréhension
mutuelle et la drames humains engendrés par la guerre fratricide et la partition
du pays.
| La
génération de la
Nouvelle Vague (1986-1999)
PARK
Kwang-Su
: né à Sokcho en 1955, dans la province de Kangwon, il étudie
la sculpture à l'université de Séoul, tourne des films
militants en Super 8, avant de poursuivre des études de cinéma
à Paris, au début des années 80, à l'ESEC. De retour
en Corée, il continue ses activités au sein d'un groupe de cinéastes
militants et tourne en 1988, Chilsu et Mansu son premier film de fiction.
Chilsu et Mansu. 1988, coul., 105'.
Chilsu et Mansu, tous les deux peintres de panneaux de publicitaires, rêvent
de partir à l'étranger. Leur projet sera contrarié (Mansu
est le fils d'un ouvrier communiste emprisonné) et l'étau de la
société coréenne se refermera progressivement sur eux.
République noire. 1990, coul., 100'.
Un homme venu de nulle part (Meung Sung-Keung), recherché par la police
en raison de son activisme politique, trouve refuge dans un pays minier. La
rencontre entre un intellectuel engagé, condamné au mutisme, et
le monde ouvrier, décrit avec justesse et simplicité.
JANG
Sun-Woo : né en 1952, il fait des études d'anthropologie
à l'université de Séoul. Engagé dans la lutte contre
la dictature militaire, il est emprisonné après avoir distribué
des tracts au sujet du massacre de Kwangju, auquel il consacrera plus tard un
film (A Petal, 1996). Il débute en 1986 comme co-réalisateur
de Seoul Jesus, interdit par la censure. Défiant tous les tabous
de la société coréenne, son oeuvre est marquée par
le goût du scandale et de la provocation. Sur Jang Sun-Woo, voir Cahiers,
n° 533.
Lovers in Woomuk-Baemi. 1989, coul., 110'.
Un ouvrier d'une usine de textile vit en ménage avec une jeune femme,
dont il a un enfant. Il a une liaison avec une collègue de travail. D'inspiration
réaliste, voire naturaliste (la sexualité déterminée
par la condition sociale), un film qui tranche avec les dernières orientations
du cinéma de Jang Sun-Woo.
Road to the Racetrack. 1991, coul. 138'. Avec Kang
Soo-Yeon.
R (Moon Seung-Keun), après six années d'études à
Paris, retrouve la Corée et sa famille il est marié et
père de famille. Il croise à l'aéroport J (Kang Soo-Yeon),
rentrée deux ans plus tôt, avec qui il a eu une histoire. Entre
rupture (demande de divorce) et désir de poursuivre une liaison interrompue,
le film transpose dans un autre milieu l'univers de Lovers in Woomuk-Baemi.
Lies (Mensonges). 1999, coul., 115'.
Présenté au dernier festival de Venise (voir Cahiers, n° 539),
adapté d'un roman interdit en Corée, le film, bloqué par
la censure dans son pays, raconte l'odyssée sexuelle sadomasochiste entre
un sculpteur de 38 ans et une jeune fille de 18 ans qui désire perdre
sa virginité. Selon Jang Sun-Woo, Lies, à une époque
de crise en Corée, exalte un mode de vie où on ne se soucie guère
de reconstruction nationale.
LEE
Myung-Se
: né en 1957, il étudie le cinéma au Seoul College of Arts,
débute comme assistant de Bae Changho et signe en 1988 son premier film,
Gagman. Styliste burlesque et ironique, prônant un cinéma ouvertement
non-réaliste, Lee Myung-Se est un cinéaste à l'écart
de la Nouvelle Vague, incompris d'une critique coréenne qui privilégie
le contenu politique.
Gagman. 1988, coul., 118'.
Un coiffeur qui aimerait être acteur, un gagman de troisième ordre,
amoureux de Chaplin, qui se voit en réalisateur, et une jeune fille qui
rêve de cinéma, s'unissent pour financer leur projet : ils réalisent
des vols, qu'ils vivent comme dans un film. Variation décapante et drôle
sur l'amour du cinéma.
Mon amour, mon épouse. 1990, coul., 108'.
Il lui fixe rendez-vous dans un parc, elle arrive en retard. Dispute. La guerre
des sexes vue sous l'angle d'une comédie à l'humour iconoclaste.
Their Last Love Affair. 1996, coul., 106'. Avec
Kang Soo-Yeon.
Un écrivain et professeur, marié et père de deux enfants,
invite une jeune femme à dîner. Coup de foudre. Amour de passage
dans les hôtels, puis vie à deux dans une cabane sur la plage.
Le scénario basique du cinéma coréen vu par Lee Myung-Se,
plus sobre que d'habitude.
PARK
Chul-Soo
: né en 1948, il poursuit des études d'économie à
l'université de Sungkyunkwan. Producteur à la télévision,
il débute au cinéma en 1980 avec Grieved Growth. Il est
l'auteur d'une dizaine de films, axés le plus souvent autour de personnages
féminins : Mother (1985), A Woman of Today (1989).
301, 302. 1995, coul., 97'.
Deux voisines de palier. Celle de l'appartement 301 et du 302. Il y a la gastronome,
qui passe son temps à concocter des recettes de cuisine. Et l'écrivain,
à la recherche des conditions pour une vie sexuelle idéale. Mystère
autour d'une disparition.
LEE
Jang-Ho
: né en 1945, il débute comme assistant-réalisateur de
Shin Sang-Ok et signe son premier film en 1975. Il se fait remarquer avec La
Déclaration des imbéciles (1983), dont il tourne une suite
en 1995.
L'Homme aux trois cercueils. 1987, coul., 104'.
Un homme
déterre les cendres de sa femme pour les disperser dans sa région
natale, dans la province de Kangwon. Sur son chemin, il rencontre un vieil homme,
originaire du Nord, traumatisé par la partition, accompagné d'une
jeune infirmière. Exorcisme politique, teinté de shamanisme. |
Les
signes du renouveau
(1996-1999)
HONG
Sang-Soo
: né à Séoul en 1961, Hong Sang-Soo, après avoir
étudié le cinéma à l'université de Chun-Ang,
poursuit ses études en Californie et à Chicago. De retour en Corée,
il réalise des émissions littéraires pour la télévision.
Il enseigne actuellement le scénario à la Korean National Institute
of Arts. Sur Hong Sang-Soo, voir Cahiers du cinéma, n° 567 (texte
et entretien).
Le Jour où le porc est tombé dans le puits. 1996, coul.,
115'.
Un écrivain sans qualité est aimé d'une femme mariée
mais il lui préfère une jeune fille qui travaille dans un cinéma
sans parvenir à faire son choix. Coup de sonde prodigieux au coeur des
mystères du comportement humain. Le scénario tordu du sentiment
amoureux vu par un naturaliste inquiet et un entomologiste chaleureux.
Le Pouvoir de la province de Kangwon. 1998, coul.,
108'
Une jeune fille, qui vient de rompre avec son amant, se rend avec deux amies
dans le parc de Sorak. De son côté, l'homme fait de même
avec un ami. Voyage identique, à distance, avec comme centre caché
l'histoire tragique d'un autre couple qui chevauche ces deux récits.
On pourrait dire qu'il s'agit d'un scénario d'Antonioni (L'Avventura)
filmé par Jean Eustache, sans rendre justice au film, le plus marquant
du cinéma coréen de ces dernières années
LEE Kwangmo : né en 1961, il poursuit aux Etats-Unis, à
UCLA, ses études de littérature anglaise avant de s'orienter vers
le cinéma. Spring in my Hometown est son premier long métrage,
produit par la société qui a distribué les films de Tarkowski
et de Kiarostami. Il enseigne le cinéma à l'université
Chung-Ang.
Spring in my Hometown. 1998, coul. 121'.
Deux enfants, pendant la guerre de Corée, en 1952. Le père de
l'un travaille à la base américaine, celui de l'autre est emporté
par l'armée du Nord. Beauté lacunaire d'un récit construit
autour du plan-séquence, où l'apprentissage du monde adulte déplie
en douceur les soubresauts douloureux de l'Histoire.
PARK Ki-Hyung : né en 1967, il interrompt ses études
d'ingénieur pour devenir assistant-réalisateur en 1991 puis réalise
des publicités pour le groupe Samsung. Après un court-métrage
remarqué (Great Pretenders, 1996), un producteur lui propose le
scénario de Whispering Corridor (1998), gros succès au
box-office.
Great Pretenders. 1996, coul., 36'.
C'est la nuit de Noël. Une histoire de panne. De voiture et de couple.
Une station service, décor providentiel pour une sexualité à
réparer, non sans difficulté.
Whispering Corridors. 1998, coul. 105'.
Une histoire de fantômes et de revenants dans un lycée de jeunes
filles. Des secrets enfouis (disparition d'un enseignant, suicide d'une élève)
remontent à la surface et sèment le trouble. L'angoisse est moins
dans les effets que dans l'atmosphère, grâce à un sens très
réussi de la composition et du rythme.
Hommage à l'actrice KANG Soo-Yeon
: à peine née, on la voyait à la télévision,
où elle a grandi. A l'âge de vingt ans, Im Kwon-Taek lui donne
le rôle principal de La mère porteuse (Sibaji, 1986)
pour lequel elle obtient un prix d'interprétation à Venise. Elle
en obtient un nouveau au festival de Moscou avec Viens, Viens, Viens plus
haut (Aje, Aje, Para Aje, 1989). Révélée par
Im Kwon-Taek, elle devient l'égérie des cinéastes de la
seconde génération. On la voit dans Road to Racetrack (1991)
de Jang Sun-Woo ainsi que dans Their Last Love Affair (1996) de Lee Myung-Se.
Actrice la plus populaire du cinéma coréen, soucieuse de son indépendance
(elle n'a pas d'agent), Kang Soo-Yeon, à l'image de son personnage dans
Sibaji, excelle dans ces rôles de jeunes femmes espiègles
et malicieuses.
JANG Yoon-Hyun : né en 1967, il poursuit une formation en
électronique à l'université de Hanyang avant d'étudier
le cinéma à la National Film Academy de Hongrie. Membre du groupe
de cinéma militant Chang San Got Mae, il est assistant-réalisateur
sur le film Avant la grève (1993), diffusé clandestinement
dans le circuit universitaire. Son premier film, The Contact, gros succès
au box-office, suscite la controverse.
The Contact. 1997, coul., 105'.
Il est animateur radio, reçoit un jour un disque du Velvet Underground.
Elle est présentatrice à la télévision. Entre eux,
se noue une E-Mail love story. Le mélo confucéen à
l'heure d'Internet, vu par un ancien cinéaste militant. Représentatif
d'un nouveau cinéma sentimental, très prisé du public coréen.
Remerciements : Allain Jalladeau, Pierre Rissient,
Tony Rayns, Lee Yong-Kwan, I Myung-Hee, Seo Jung-Ah, Hong Hyo-Sook, Park Ji-Whe. |
MERCREDI
10 mai 2000 18h15 : Pourquoi
Bodhi-Dharma est-il parti vers l'Orient ? (Dharmaga tongjoguro kan khadal gun?)
de Yong-Kyun Bae, 1989 / coul. / s.-t. fr. / 137' .
Un ascète enseignant à son jeune disciple les méandres de l philosophie bouddhique.
Un sens visuel transcendant la gravité d'un thème en une subtile mise en zen...
22h30 : Le pays du coeur
(Maum-ui Kohyang) de Yun Yonggyu, 1949 / s.-t. fr./ 74' . Le
jeune disciple d'un moine bouddhiste, plus obsédé par la recherche de sa mère
perdue que par la religion. Un des rares films coréens d'avant 1950 dont la
copie ait été préservée. -
JEUDI 11 mai 2000
18h15 : La chanteuse de pansori (Sopyonje)
d'Im Kwon-taek, 1993 / coul. / s.-t. fr. / 112' . Un
des ultimes virtuoses-vagabonds du pansori, la musique traditionnelle de Corée,
cherchant à transmettre ses techniques menacées à deux orphelins. Un tribut
nostalgique à un art ancestral en péril. 20h15
: Le rouet / Histoire cruelle des femmes, mulleya, mulleya
(Yoinchanhoksa muleya muleya) de Yi Tuyong, 1983 / s.-t. fr. / 110' .
La condition des femmes dans la Corée traditionnelle - ici une noble ruinée,
forcée d'épouser l'âme d'un défunt, puis violée, criminelle, nonne et remariée
stérile, en un décoiffant mélo. -
VENDREDI 12 mai 2000
18h15 : Les eunuques (Naesi)
de Lee Doo-Yong, 1986 / s.-t. fr. / 120' . En 1560,
un roi stérile de Corée, piégé par sa mère et ses conseillers eunuques. Intrigues
de cour et jeux pervers de la sexualité pour une reconstitution historique à
grand spectacle. Palais des Beaux-Arts.
9, rue Baron Horta. B-1000 Bruxelles. Programme
du 25 au 31 Octobre 2000 ACTION CHRISTINE ODEON 4 RUE CHRISTINE 75006
PARIS Info : 01 43 29 11 30 |