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08.03.2003

 

Corée
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Cinéma coréen

 

Présentation

Encore méconnu en France et par le monde, le cinéma coréen n'en a pas moins une longue histoire. Le premier film remonterait aux années vingt, c'est à dire en pleine colonisation japonaise.

Cette situation ne devrait pas perdurer. Depuis le premier festival du film coréen à Beaubourg en 1993, la France découvre une autre face du cinéma asiatique.

Tout dernièrement, le festival d'automne en 1999 et le festival de Cannes 2000 - au cours duquel le dernier film d'Im Kwon-Taek a été projeté, première historique pour un film coréen - témoignent d'un regain d'intérêt.

Les Belges ne sont pas en reste. Une rétrospective du septième art coréen s'est déroulée au mois de mai.

Programme du festival d'automne.

Programme de la rétrospective belge.

Programme de Corée : la blessure de l'histoire.

 

Liens

Une page en anglais sur le cinéma coréen, très bien faite sur le fond. Quant à la forme on repassera, mais elle existe.

Au programme : de nombreux articles en anglais sur le cinéma coréen, son histoire, son actualité. Des fiches détaillées sur des films récents et leurs réalisateurs.

Un site très riche, dommage qu'il soit organisé de façon complètement anarchique.

Pour aller sur Cinekorea.

Un autre site sur le cinéma coréen en français cette fois.

Pour le moment il y a quelques critiques de films et le repompage de ce que j'ai en dessous : les cahiers du cinéma. Le site reste prometteur !!

Cinemasie : pour acheter ses dvd asiatiques et coréens.

Un peu de contenu bienvenu.

Ou encore la page coréenne de Nihon-fr :

http://www.nihon-fr.com/cinema/coree/


Bibliographie


Editions l'Harmattan
par Antoine Coppola
Note de lecture >>>

 


Editions du centre Pompidou
sous la direction d'Adriano Apra
Note de lecture >>>


 


Festival d'automne 1999

 

Description tirée du site internet http://www.festival-automne.com en l'état.

CINEMA COREEN : 32 FILMS

 

Entre les deux grands continents de cinéma que sont le Japon et la Chine, le cinéma coréen fait figure d'oublié, injustement tenu à l'écart de l'engouement actuel autour du cinéma asiatique. Depuis la rétrospective de Beaubourg en 1993, le cinéma coréen nous est arrivé par bribes, au gré de différents festivals.

Récemment, la découverte aussi bien d'un cinéaste de première importance comme Hong Sang-Soo, l'auteur du Jour où le porc est tombé dans le puits (1996) et du Pouvoir de la province de Kangwoon (1998), que d'un film superbe comme Spring in my hometown (1998) de Lee Kwangmo, a de nouveau attiré l'attention sur cette cinématographie.

Le panorama du cinéma coréen se propose, autour d'une vingtaine de films, de reconcilier trois générations.
Celle qui a débuté dans les années 50 et 60, après l'occupation japonaise (1910-1945), et qui s'est formée à l'école des genres et du mélodrame (Shin Sangok, Im Kwontaek, Yu Hyonmok).
La seconde génération (Park Kwangsu et Bae Changho), qui a grandi à l'ombre de la dictature militaire dans les années 70-80 et y a puisé une énergie nouvelle.
La troisième génération, apparue au milieu des années 90, qui donne au cinéma coréen actuel toute sa vitalité. Sans oublier tous ces cinéastes atypiques comme Lee Doo-Young, Kim Kyong et Yi Miongse dont les oeuvres, originales et stimulantes, disent combien le cinéma coréen, à découvrir, n'a pas fini de nous étonner par sa richesse de ton et sa diversité. Charles Tesson

 

 

Les fondateurs (1955-1999)

SIN Sang-Okk

Les Fleurs de l'enfer. 1958, n & b, 87'.
Après la guerre, un homme quitte la campagne pour rejoindre en ville son frère, qui vit de trafic et de marché noir et se lie avec une prostituée de la base américaine. Le désespoir de la jeunesse, dans un film-phare du cinéma coréen, précurseur d'un style réaliste, salué à l'époque par Nagisa Oshima.

L'invité de la chambre d'hôte et ma mère. 1961, coul., 103'.
Une veuve, qui vit avec sa fille et sa belle-mère, s'éprend d'un peintre qu'elle héberge. Le conflit entre les sentiments personnels et les valeurs confucianistes dans un des grands classiques du mélodrame coréen.

Yonsang Gun. 1961, Scope coul., 146'.
La vie du célèbre tyran de la dynastie Yi, au pouvoir de 1495 à 1506, évoquée dans une superproduction historique, l'un des genres de prédilection de Shin Sang-Ok et du cinéma coréen des années 60.


KIM Su-Young : né en 1929, il tourne des actualités pendant et après la guerre pour le service cinéma du ministère de la Défense. Il réalise son premier film en 1958 (Le Mari obéissant), début d'une oeuvre prolifique. Il est un cinéaste majeur de l'âge d'or des années 60.

Le Village au bord de la mer. 1965, coul., 91'.
Dans un village de pêcheurs sur une île, une femme, dont le mari est mort noyé et le second, enrôlé dans l'armée japonaise, bascule dans la folie.

Le Brouillard. 1967, coul., 78'.
En se mariant avec la fille d'une famille aisée, un homme de condition modeste bénéficie d'une situation sociale importante. De retour à son village natal, il rencontre une amie d'enfance qui lui demande de l'aide. Entre la raison sociale et celles du coeur, il devra choisir.


YU Hionmok
: né en 1924, il étudie la littérature coréenne puis tourne son premier film en 1956. Parallèlement à ses activités de cinéaste (son dernier film date de 1984), il a dirigé le département cinéma de l'université Tongguk et est l'auteur de l'ouvrage, Histoire du cinéma coréen jusqu'en 1945.

Une balle perdue. 1961, n & b, 1961.
La vie des réfugiés du Nord dans un bidonville. Un homme confronté à la dureté de la vie quotidienne (misère, délinquance, prostitution), se sent abandonné de Dieu, telle une balle perdue. Entre réalisme existentiel et style expressionniste, un des films marquants du cinéma coréen.

La Saison des pluies. 1979, coul., 120'.
Dans une famille déchirée par la guerre de Corée, un enfant est témoin du conflit entre ses deux grands-mères au sujet de ses oncles, l'un se battant dans l'armée du Nord, l'autre dans celle du Sud.


KIM Ki-Young : né en 1919 à Séoul, il quitte la Corée après ses études et séjourne au Japon de 1940 à 1945. De retour après la libération, il obtient son diplôme de dentiste puis réalise des courts-métrages pour les services américains. Il signe son premier film en 1955, La Boîte de la mort. Kim Ki-Young est considéré en Corée comme un cinéaste-culte, entre cinéma B et cinéma bis. Sur Kim Ki-Young, voir Cahiers, n° 531.

Yangsando. 1955, n & b, 90'.
Situé à la fin de la dynastie Choson (1392-1910), le film raconte l'histoire d'un fils d'aristocrate qui, tombé amoureux d'une femme fiancée à un fermier, fait tout ce qui est en son pouvoir pour la posséder. Amour et haine, sexe et pouvoir dans le plus réaliste des films de Kim Ki-Young.

La Servante (The Housemaid). 1960, n&b, 90'.
Un compositeur de musique viole sa servante. Lorsqu'il apprend qu'elle est enceinte, il la pousse à avorter. Refusant de se soumettre, elle fera tout pour détruire la famille de son employeur.

The Woman of Fire. 1971, coul., 110'.
Une femme, ancienne domestique dans un élevage de volailles, s'éprend d'un musicien dont elle tombe enceinte. Refusant d'avorter, elle se venge. Second volet d'un tryptique, commencé avec La Servante et achevé avec The Woman of Fire '82.


IM Kwon-Taek : né en 1936 dans la province Cholla du Sud, puis lycéen à Kwangju, il s'installe à Pusan pendant la guerre. Il débute comme assistant à l'âge de vingt et un ans et réalise son premier film en 1962. Im Kwon-Taek est le cinéaste le plus célèbre en Corée, l'un des rares à bénéficier d'une reconnaissance internationale. Il tourne en ce moment L'Histoire de Chunhyang (titre provisoire), inspiré d'une célèbre pièce de pansori qui conte les amours illicites d'un jeune couple de condition sociale différente.

Gilsottum. 1985, coul. 105'.
Une femme à la recherche de son fils disparu pendant guerre retrouve l'homme qu'elle a autrefois aimé dans le village de Gilsottum, situé au Nord, et qu'elle croyait mort. Troubles du présent, souvenirs qui remontent à la surface, ou le drame de la partitution à la lueur du mélodrame.

La Mère porteuse (Shibaji). 1986, coul. 95'.
Avec Kang Soo-Yeon Sous la dynastie Yi, un membre d'une grande famille, qui ne peut avoir d'enfant, fait appel à une "mère porteuse". Entre le mari et cette jeune femme, une histoire d'amour naît, qui bouscule l'ordre établi. Le film qui a révélé Kang Seo-Yong.

Viens, viens, viens plus haut (Aje, Aje, Para Aje). 1989, coul. 123'.
Avec Kang Soo-Yeon. Une jeune femme (Kang Soo-Yeon), suite à de nombreuses épreuves, décide de se faire bonzesse. Elle sauve un homme du suicide, retourne à la vie laïque avant de connaître une amère désillusion. Portrait d'une femme qui cherche sa voie, entre amour et religion.

La Chanteuse de Pansori (Sopyonje). 1993, coul., 113'.
Un chanteur de pansori se souvient de son enfance, lorsqu'il sillonnait les routes en compagnie d'un homme et de sa fille adoptive, qu'il a rendu aveugle pour qu'elle se consacre à jamais à son art. Le film le plus célèbre d'Im Kwon-Taek, devenu un classique du cinéma coréen.


YI Manhui : né en 1931 à Séoul, il tourne son premier film en 1961 et meurt à l'âge de 45 ans, en 1976, sans avoir eu le temps d'achever La Route de Sampo, son film censuré et maudit (une semaine à l'affiche), devenu mythique. Yi Manhui est un grand cinéaste méconnu, la plupart de ses films importants ayant été perdus.

La Route de Sampo. 1975, coul., 99'.
Un ouvrier journalier, sur la route de son village natal, croise un ouvrier qui sort de prison, et une serveuse de restaurant. Voyage dans un pays transformé qui annonce les désillusions réalistes des films de la Nouvelle Vague. A noter que la censure modifia la fin, la scène où le héros contemple son village natal détruit ayant été remplacée par celle où il découvre, rempli de bonheur, son village modernisé.


LEE Doo-Yong : né en 1942 à Séoul, il réalise son premier film en 1970 (Le voile de la mariée est perdue). Auteur d'une oeuvre prolifique, il s'oriente au cours des années 80 dans le film historique à coloration érotique. C'est avec Pee-mak (1980) que le cinéma coréen, en France, a commencer à faire parler de lui.

Le Rouet ou l'histoire cruelle des femmes. 1983, coul., 110'.
Une femme, violée par son maître, le tue avant de prendre la fuite avec son mari. Réfugiée dans un monastère, elle se souvient de l'époque où, selon les rites, elle dû épouser son mari défunt. Un mélo historique sur la condition des femmes, le genre de prédilection de Lee Doo-Yong.

Les Eunuques (Naesi). 1986, coul., 120'.
Au XVIe siècle, le roi, qui ne peut pas avoir de descendant, fait appel à sa mère pour lui fournir une concubine. Intrigues de cour dans un film contemporain de La Mère porteuse d'Im Kwon-Taek.

 

Rétrospective belge

La situation économique actuelle du cinéma coréen ressemble à celle qu'a connue Hong Kong il y a quinze ans.

Artistiquement cependant, contrairement au cinéma de Hong Kong, fondé sur la tradition des arts martiaux, le cinéma coréen ne s'est pas constitué à partir de genres qui se distingueraient du reste du cinéma mondial.

Sa principale originalité est le mélodrame confucéen, bien différent de ce qu'on connaît du mélodrame par ailleurs.

A travers l'exposé des contradictions d'un sujet (souvent fidélité ou infidélité conjugale), nées d'un conflit avec les pressions morales imposées par la vie en société, le mélodrame instruit le dossier, défend certaines valeurs, propose quelques amendements au gré de l'évolution des moeurs, tout en prônant la noblesse et la pureté de sentiments, quitte à dénier toute réalité au désir sexuel.

Le mélodrame historique a, quant à lui, pour tâche d'exprimer une émotion, le "Han", élevée au rang de conscience nationale et où se mêlent amertume et rancoeur au terme de sacrifices non récompensés. Un état d'esprit qui résume l'histoire du pays, des invasions japonaises à la partition actuelle.

Une autre ligne, plus récente, du cinéma coréen a opté pour un tableau inversé où l'activité sexuelle est l'argument majeur des films. L'activité des corps devient un édifice cru, filmé sans fiorirtures, qui sous-tend les enjeux complexes du désir humain, intime et social.

Ces films précèdent le week-end consacré par la Société Philharmonique et Paleis vzw. à la culture coréenne : cérémonie chamanique, musique populaire, de cour et contemporaine. Info : 02/511 3433. Organisé avec l'aide du Centre culturel coréen de Paris. -

LUNDI 8 mai 2000

20h15 : La mère porteuse (Sibaj) d'Im Kwon-taek, 1986 / coul. / s.-t. fr. / 95' .

La tragédie familiale d'un mari tombant amoureux de la "mère porteuse" choisie par son épouse stérile. Un drame de l'amour fou, sans happy end et d'une impitoyable cruauté.

22h15 : La servante (Hanyo) de Kim Ki-Young, 1960 / s.-t. fr. / 90' .

Violée par son employeur, une jeune servante entreprend de détruire son couple. "Un drame qui anticipe le climat délétère créé par Losey dans The servant" (A. Apra)

MARDI 9 mai 2000

20h15 : L'invité de la chambre d'hôte et ma mère (Sarangbang sonnim-kwaomoni) de Sin Sang-Ok, 1961 / s.-t. fr. / 103' .

Une veuve, vivant avec sa gamine et sa belle-mère, chastement éprise d'un attirant locataire. Un vétéran mythique du cinéma coréen qui fut enlevé, et contraint de tourner sept films sur la Corée du nord communiste.

22h15 : L'histoire d'un mariage (Kyorhoniyagi) de Kim Uisok, 1992 / s.-t. fr. / 96' .

Tensions et cassures chez un couple de gens de radio, quand la femme acquiert une position professionnelle dominante. Une approche impressionniste des nouvelles donnes dans la Corée moderne.

 

Corée : la blessure de l'histoire


Cycle conématographique organisé avec le soutien du ministère de la Culture et du Tourisme de la République de Corée pour promouvoir une meilleure compréhension mutuelle et la drames humains engendrés par la guerre fratricide et la partition du pays.

 


 

 

 

 

La génération de la
Nouvelle Vague (1986-1999)

PARK Kwang-Su : né à Sokcho en 1955, dans la province de Kangwon, il étudie la sculpture à l'université de Séoul, tourne des films militants en Super 8, avant de poursuivre des études de cinéma à Paris, au début des années 80, à l'ESEC. De retour en Corée, il continue ses activités au sein d'un groupe de cinéastes militants et tourne en 1988, Chilsu et Mansu son premier film de fiction.

Chilsu et Mansu. 1988, coul., 105'.
Chilsu et Mansu, tous les deux peintres de panneaux de publicitaires, rêvent de partir à l'étranger. Leur projet sera contrarié (Mansu est le fils d'un ouvrier communiste emprisonné) et l'étau de la société coréenne se refermera progressivement sur eux.

République noire. 1990, coul., 100'.
Un homme venu de nulle part (Meung Sung-Keung), recherché par la police en raison de son activisme politique, trouve refuge dans un pays minier. La rencontre entre un intellectuel engagé, condamné au mutisme, et le monde ouvrier, décrit avec justesse et simplicité.


JANG Sun-Woo : né en 1952, il fait des études d'anthropologie à l'université de Séoul. Engagé dans la lutte contre la dictature militaire, il est emprisonné après avoir distribué des tracts au sujet du massacre de Kwangju, auquel il consacrera plus tard un film (A Petal, 1996). Il débute en 1986 comme co-réalisateur de Seoul Jesus, interdit par la censure. Défiant tous les tabous de la société coréenne, son oeuvre est marquée par le goût du scandale et de la provocation. Sur Jang Sun-Woo, voir Cahiers, n° 533.

Lovers in Woomuk-Baemi. 1989, coul., 110'.
Un ouvrier d'une usine de textile vit en ménage avec une jeune femme, dont il a un enfant. Il a une liaison avec une collègue de travail. D'inspiration réaliste, voire naturaliste (la sexualité déterminée par la condition sociale), un film qui tranche avec les dernières orientations du cinéma de Jang Sun-Woo.

Road to the Racetrack. 1991, coul. 138'. Avec Kang Soo-Yeon.
R (Moon Seung-Keun), après six années d'études à Paris, retrouve la Corée et sa famille – il est marié et père de famille. Il croise à l'aéroport J (Kang Soo-Yeon), rentrée deux ans plus tôt, avec qui il a eu une histoire. Entre rupture (demande de divorce) et désir de poursuivre une liaison interrompue, le film transpose dans un autre milieu l'univers de Lovers in Woomuk-Baemi.

Lies (Mensonges). 1999, coul., 115'.
Présenté au dernier festival de Venise (voir Cahiers, n° 539), adapté d'un roman interdit en Corée, le film, bloqué par la censure dans son pays, raconte l'odyssée sexuelle sadomasochiste entre un sculpteur de 38 ans et une jeune fille de 18 ans qui désire perdre sa virginité. Selon Jang Sun-Woo, Lies, à une époque de crise en Corée, exalte un mode de vie où on ne se soucie guère de reconstruction nationale.


LEE Myung-Se : né en 1957, il étudie le cinéma au Seoul College of Arts, débute comme assistant de Bae Changho et signe en 1988 son premier film, Gagman. Styliste burlesque et ironique, prônant un cinéma ouvertement non-réaliste, Lee Myung-Se est un cinéaste à l'écart de la Nouvelle Vague, incompris d'une critique coréenne qui privilégie le contenu politique.

Gagman. 1988, coul., 118'.
Un coiffeur qui aimerait être acteur, un gagman de troisième ordre, amoureux de Chaplin, qui se voit en réalisateur, et une jeune fille qui rêve de cinéma, s'unissent pour financer leur projet : ils réalisent des vols, qu'ils vivent comme dans un film. Variation décapante et drôle sur l'amour du cinéma.

Mon amour, mon épouse. 1990, coul., 108'.
Il lui fixe rendez-vous dans un parc, elle arrive en retard. Dispute. La guerre des sexes vue sous l'angle d'une comédie à l'humour iconoclaste.

Their Last Love Affair. 1996, coul., 106'. Avec Kang Soo-Yeon.
Un écrivain et professeur, marié et père de deux enfants, invite une jeune femme à dîner. Coup de foudre. Amour de passage dans les hôtels, puis vie à deux dans une cabane sur la plage. Le scénario basique du cinéma coréen vu par Lee Myung-Se, plus sobre que d'habitude.


PARK Chul-Soo : né en 1948, il poursuit des études d'économie à l'université de Sungkyunkwan. Producteur à la télévision, il débute au cinéma en 1980 avec Grieved Growth. Il est l'auteur d'une dizaine de films, axés le plus souvent autour de personnages féminins : Mother (1985), A Woman of Today (1989).

301, 302. 1995, coul., 97'.
Deux voisines de palier. Celle de l'appartement 301 et du 302. Il y a la gastronome, qui passe son temps à concocter des recettes de cuisine. Et l'écrivain, à la recherche des conditions pour une vie sexuelle idéale. Mystère autour d'une disparition.


LEE Jang-Ho : né en 1945, il débute comme assistant-réalisateur de Shin Sang-Ok et signe son premier film en 1975. Il se fait remarquer avec La Déclaration des imbéciles (1983), dont il tourne une suite en 1995.

L'Homme aux trois cercueils. 1987, coul., 104'.
Un homme déterre les cendres de sa femme pour les disperser dans sa région natale, dans la province de Kangwon. Sur son chemin, il rencontre un vieil homme, originaire du Nord, traumatisé par la partition, accompagné d'une jeune infirmière. Exorcisme politique, teinté de shamanisme.

Les signes du renouveau
(1996-1999)

HONG Sang-Soo : né à Séoul en 1961, Hong Sang-Soo, après avoir étudié le cinéma à l'université de Chun-Ang, poursuit ses études en Californie et à Chicago. De retour en Corée, il réalise des émissions littéraires pour la télévision. Il enseigne actuellement le scénario à la Korean National Institute of Arts. Sur Hong Sang-Soo, voir Cahiers du cinéma, n° 567 (texte et entretien).

Le Jour où le porc est tombé dans le puits.
1996, coul., 115'.
Un écrivain sans qualité est aimé d'une femme mariée mais il lui préfère une jeune fille qui travaille dans un cinéma sans parvenir à faire son choix. Coup de sonde prodigieux au coeur des mystères du comportement humain. Le scénario tordu du sentiment amoureux vu par un naturaliste inquiet et un entomologiste chaleureux.

Le Pouvoir de la province de Kangwon. 1998, coul., 108'
Une jeune fille, qui vient de rompre avec son amant, se rend avec deux amies dans le parc de Sorak. De son côté, l'homme fait de même avec un ami. Voyage identique, à distance, avec comme centre caché l'histoire tragique d'un autre couple qui chevauche ces deux récits. On pourrait dire qu'il s'agit d'un scénario d'Antonioni (L'Avventura) filmé par Jean Eustache, sans rendre justice au film, le plus marquant du cinéma coréen de ces dernières années


LEE Kwangmo
: né en 1961, il poursuit aux Etats-Unis, à UCLA, ses études de littérature anglaise avant de s'orienter vers le cinéma. Spring in my Hometown est son premier long métrage, produit par la société qui a distribué les films de Tarkowski et de Kiarostami. Il enseigne le cinéma à l'université Chung-Ang.

Spring in my Hometown. 1998, coul. 121'.
Deux enfants, pendant la guerre de Corée, en 1952. Le père de l'un travaille à la base américaine, celui de l'autre est emporté par l'armée du Nord. Beauté lacunaire d'un récit construit autour du plan-séquence, où l'apprentissage du monde adulte déplie en douceur les soubresauts douloureux de l'Histoire.


PARK Ki-Hyung
: né en 1967, il interrompt ses études d'ingénieur pour devenir assistant-réalisateur en 1991 puis réalise des publicités pour le groupe Samsung. Après un court-métrage remarqué (Great Pretenders, 1996), un producteur lui propose le scénario de Whispering Corridor (1998), gros succès au box-office.

Great Pretenders. 1996, coul., 36'.
C'est la nuit de Noël. Une histoire de panne. De voiture et de couple. Une station service, décor providentiel pour une sexualité à réparer, non sans difficulté.

Whispering Corridors. 1998, coul. 105'.
Une histoire de fantômes et de revenants dans un lycée de jeunes filles. Des secrets enfouis (disparition d'un enseignant, suicide d'une élève) remontent à la surface et sèment le trouble. L'angoisse est moins dans les effets que dans l'atmosphère, grâce à un sens très réussi de la composition et du rythme.


Hommage à l'actrice KANG Soo-Yeon : à peine née, on la voyait à la télévision, où elle a grandi. A l'âge de vingt ans, Im Kwon-Taek lui donne le rôle principal de La mère porteuse (Sibaji, 1986) pour lequel elle obtient un prix d'interprétation à Venise. Elle en obtient un nouveau au festival de Moscou avec Viens, Viens, Viens plus haut (Aje, Aje, Para Aje, 1989). Révélée par Im Kwon-Taek, elle devient l'égérie des cinéastes de la seconde génération. On la voit dans Road to Racetrack (1991) de Jang Sun-Woo ainsi que dans Their Last Love Affair (1996) de Lee Myung-Se. Actrice la plus populaire du cinéma coréen, soucieuse de son indépendance (elle n'a pas d'agent), Kang Soo-Yeon, à l'image de son personnage dans Sibaji, excelle dans ces rôles de jeunes femmes espiègles et malicieuses.


JANG Yoon-Hyun
: né en 1967, il poursuit une formation en électronique à l'université de Hanyang avant d'étudier le cinéma à la National Film Academy de Hongrie. Membre du groupe de cinéma militant Chang San Got Mae, il est assistant-réalisateur sur le film Avant la grève (1993), diffusé clandestinement dans le circuit universitaire. Son premier film, The Contact, gros succès au box-office, suscite la controverse.

The Contact. 1997, coul., 105'.
Il est animateur radio, reçoit un jour un disque du Velvet Underground. Elle est présentatrice à la télévision. Entre eux, se noue une E-Mail love story. Le mélo confucéen à l'heure d'Internet, vu par un ancien cinéaste militant. Représentatif d'un nouveau cinéma sentimental, très prisé du public coréen.


Remerciements : Allain Jalladeau, Pierre Rissient, Tony Rayns, Lee Yong-Kwan, I Myung-Hee, Seo Jung-Ah, Hong Hyo-Sook, Park Ji-Whe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MERCREDI 10 mai 2000

18h15 : Pourquoi Bodhi-Dharma est-il parti vers l'Orient ? (Dharmaga tongjoguro kan khadal gun?) de Yong-Kyun Bae, 1989 / coul. / s.-t. fr. / 137' .

Un ascète enseignant à son jeune disciple les méandres de l philosophie bouddhique. Un sens visuel transcendant la gravité d'un thème en une subtile mise en zen...

22h30 : Le pays du coeur (Maum-ui Kohyang) de Yun Yonggyu, 1949 / s.-t. fr./ 74' .

Le jeune disciple d'un moine bouddhiste, plus obsédé par la recherche de sa mère perdue que par la religion. Un des rares films coréens d'avant 1950 dont la copie ait été préservée. -

JEUDI 11 mai 2000

18h15 : La chanteuse de pansori (Sopyonje) d'Im Kwon-taek, 1993 / coul. / s.-t. fr. / 112' .

Un des ultimes virtuoses-vagabonds du pansori, la musique traditionnelle de Corée, cherchant à transmettre ses techniques menacées à deux orphelins. Un tribut nostalgique à un art ancestral en péril.

20h15 : Le rouet / Histoire cruelle des femmes, mulleya, mulleya (Yoinchanhoksa muleya muleya) de Yi Tuyong, 1983 / s.-t. fr. / 110' .

La condition des femmes dans la Corée traditionnelle - ici une noble ruinée, forcée d'épouser l'âme d'un défunt, puis violée, criminelle, nonne et remariée stérile, en un décoiffant mélo. -

VENDREDI 12 mai 2000

18h15 : Les eunuques (Naesi) de Lee Doo-Yong, 1986 / s.-t. fr. / 120' .

En 1560, un roi stérile de Corée, piégé par sa mère et ses conseillers eunuques. Intrigues de cour et jeux pervers de la sexualité pour une reconstitution historique à grand spectacle.

 

Palais des Beaux-Arts. 9, rue Baron Horta. B-1000 Bruxelles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programme du 25 au 31 Octobre 2000

ACTION CHRISTINE ODEON 4 RUE CHRISTINE 75006 PARIS Info : 01 43 29 11 30

 

 

Séances
14h
16h30
19h
21h30
Mercredi 25KilsottumLes fleurs de l'enferKilsottumLes fleurs de l'enfer
Jeudi 26L'homme aux 3 cerceuilsJusqu'à ce que la vie s'achèveL'homme aux 3 cerceuilsJusqu'à ce que la vie s'achève
Vendredi 27Le printemps dans mon pays natalTchakkoLe printemps dans mon pays natalTchakko
Samedi 28Les fleurs de l'enferKilsottumLes fleurs de l'enferKilsottum
Dimanche 29TchakkoLe printemps dans mon pays natalTchakkoLe printemps dans mon pays natal
Lundi 30Jusqu'à ce que la vie s'achèveL'homme aux 3 cerceuilsJusqu'à ce que la vie s'achèveL'homme aux 3 cerceuils
Mardi 31Le printemps dans mon pays natalLes fleurs de l'enferKilsottumTchakko

 

 

 

 

 

 

 

 

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