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20.04.2002

 

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Daewoo, un an après

Début juillet 1999, les difficultés financières du troisième conglomérat coréen apparaissaient au grand jour. Depuis le début de la crise coréenne en 1997, Daewoo - ou "grand univers", en coréen - n'avait ni ralenti son rythme d'acquisition et d'endettement ni entamé sa restructuration. En cela, le groupe de Kim Woo-Chong se démarquait des principaux chaebols qui redimensionnaient leur groupe depuis plus d'un an. Il était temps de régler la note.

Presqu'un an s'est écoulé après l'annonce de la mise sous tutelle des banques de douze des filiales du groupe Daewoo, cet article a pour objet de faire un point sur la situation des plus importantes filiales.

Le 30 juin dernier, prenait la fin la période d'apport au programme de workout des créances Daewoo, détenues par des étrangers. On se souvient des difficiles négociations de l'hiver passé entre la Kamco -ie le governement- et les créanciers étrangers. Ces derniers désiraient sortir à moindres frais du naufrage de Daewoo et étaient allés jusqu'à menacer d'exiger remboursement de leurs avoirs si un accord n'était pas conclu. Accord signé en janvier définissant les taux de rachat par la Kamco des créances Daewoo.

Il semble acquis dorénavant que la restructuration de Daewoo soit devenu un problème purement coréen. L'Etat via les banques créditrices va pouvoir entamer plus sereinement la sauvegarde de ce qui fut l'un des fleurons du développement sud-coréen. A mi juin 2000, la KAMCO a accepté sous la pression de la FSC de racheter les effets commerciaux de Daewoo à 20 ou 30% de leur valeur faciale.

Passons en revue les principales filiales sous le programme de workout (les chiffres entre paranthèse indique la valeur de reprise des dettes nominales des créanciers) :

Daewoo Motor (35%) & Ssangyong Motor

Les deux filiales automobiles du groupe sont de loin les plus courtisées. Plusieurs candidats - GM, Ford, DaimlerChrysler, Hyundai et Fiat - se sont portés acquéreurs. A la fin juin, Ford obtenait la préférence des créanciers, du gouvernement et des syndicats : en négociations exclusive, il semble - en juillet 2000 - bien parti pour emporter le morceau composé de Daewoo motor et de Ssangyong motor.

Mise à jour du 10/2001: Après presque deux ans de manoeuvre (!!!), GM aurait finalement proposé 590m $ pour reprendre certaines activités du groupe. En particulier l'usine obsolète de Bubyong dans la banlieue de Seoul et Ssangyong Mortors ne seraient pas repris.

A la mi juillet, les créanciers de Daewoo ont annoncé la prochaine mise en vente de la division véhicules commerciaux. Conséquence d'un refus de Ford ? En tout état de cause, on se souvient des rumeurs de janvier qui prétendaient que Renault était intéressé par le constructeur coréen.

Daewoo Heavy Industries (67%)

Autre branche de poids dans l'ex-empire Daewoo, D.HI serait scindé en deux selon les domaines d'activité. Une entité regroupant les chantier navals (actuellement en plein boom) verrait le jour, tandis qu'une autre englobant les machines et l'outillage récupérerait le reste des activités. Ce projet a maintenant presqu'un an...

Daewoo Corp (32%)

Vaste rassemblement de bric et de broc, DCorp n'est pas la holding de l'ex-chaebol. Cette filiale serait également à terme éclatée en trois entités regroupant un pool d'activité, notamment le commerce (activité de Generale Trading Company ou GTC, construction et administration). Même motif, même punition que D.HI

Daewoo Electronics (35%) & Orion Electric

Après l'échec du Big Deal (Samsung Motors contre daewoo Electronics) et de la cession au financier saoudien Walid Alomar, les perspectives du groupe d'électronique du conglomérat ne sont guère brillantes. Dépassé technologiquement par Samsung Electronics et LG, celui qui devait présider aux destinées de Thomson Multimedia en 1996 fait piètre figure. Les créanciers devraient nommer un intermédiaire pour accélérer la recherche d'un repreneur.

Daewoo Telecom ()

La filiale informatique du groupe se voit logée à la même enseigne que Daewoo Electronics. Aucun repreneur à l'horizon tant les doublons sont nombreux avec les principaux acteurs du marché.

Mise à jour du 6/10/2000 : selon l'agence Yonhap la société américaine Citibank Venture Capital reprendrait pour 330 mds de won l'ensemble des activités de Daewoo Telecom. 40 mds supplémentaires pourrait s'ajouter au prix de vente en cas de bons résultats.

Les progrès sont minces. Mis à part l'activité automobile, la revente des filiales de Daewoo s'enlise au moment où les autres chaebols bénéficient à plein de la reprise de la croissance mondiale et coréenne. Or plus l'incertitude persiste, moins les 'baby-daewoo' semblent capables de conserver leurs parts de marché respectives à l'instar de Daewoo motors dont le taux de pénétration du marché coréen a régressé.

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