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20.04.2002

 

Corée
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The dilemmas of empowered labor in Korea

En janvier 1997, une grève ébranla l'économie coréenne et marqua l'histoire sociale du pays. Grève générale, organisée à l'instigation des deux centrales majoritaires, la FKTU et la KCTU nouvellement formées, elle a dépassé le stade des revendications catégorielle pour se placer sur le terrain politique. La survenue de la crise n'a pas permis aux syndicats d'affirmer leur rôle croissant dans la société : l'urgence économique a de facto museler les revendications, malgré les nouvelles difficultés du monde du travail.

L'histoire du syndicalisme coréen retient 1987 comme l'une de ses années charnières. Avec la fin de la dictature, les syndicats eurent plus de latitudes pour représenter les salariés. La décrédibilisation du paternalisme, le regroupement et la rationalisation des centrales ont rééquilibré les rapports de force avec les entreprises soutenues par l'Etat.

Dans les années 1990, le patronat a engagé une réflexion sur la flexibilité de sa main d'oeuvre. La suppression du paiement des heures de grève, l'automatisation, le recours à l'intérim et aux sous-traitants ont fait partie des moyens mis en oeuvre pour compenser la baisse de compétitivité du travailleur coréen. Or le cadre législatif demeurait très restrictif en matière sociale.

C'est pourquoi en 1996, le gouvernement Kim Youg Sam s'est attelé à la libéralisation des lois du travail qui ne correspondaient pas aux standards de l'OCDE à laquelle le pays venait d'adhérer. Malgré une tentative malheureuse de conciliation, le gouvernement ne produit qu'un texte très favorable au patronat et voté en catimini, qui déclencha la grève générale de janvier 1997.

Après trois semaines de bras de fer tendu, le gouvernement apaisa le climat et se remis à l'élaboration du texte sous l'oeil scrutateur des syndicats. La nouvelle proposition ne différa pourtant pas de la version initiale, mais elle ne souleva pas de nouvelle grève généralisée. L'assombrissement du climat économique, les scandales politiques éclipsèrent le vote en mars 1997 du projet de loi.

L'une des conséquences majeures de la crise fut l'augmentation sensible du chômage. Elle mit les relation sociales au centre des préoccupations du pays. Sous l'égide de l'Etat, les partenaires sociaux acceptèrent de taire leurs divergences pour travailler ensemble pour le rétablissement de l'économie (février 1998). Ironie de l'histoire : alors que les syndicats jouissaient enfin d'un réel pouvoir, ils durent étouffer les revendications des salariés pour ne pas faire fuir notamment les investisseurs.

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