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20.04.2002

 

Corée
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De la crise de change à une nouvelle croissance

(Résumé en tête de l'article)

Comme tout crise financière, le cas coréen est une combinaison de problèmes structurels internes et de chocs externes. Un examen détaillé des causes de la crise asiatique, et du cas coréen en particulier, révèle que cette économie était sous tension en raison d'une stratégie non soutenable de croissance forte, financée par endettement, et du manque de contrôle et de surveillance dans le secteur financier. La croissance coréenne étant fondée sur une structure financière surendettée, l'exposition croissante d'un secteur industriel concentré à des chocs sur les termes de l'échange a eu pour résultat une pression à la dépréciation du won coréen, de plus en plus vive à partir de 1996. Le manque de flexibilité sur le marché du travail et d'ajustement de la production dans les indutries à coûts fixes élevés, joint à une bande de fluctuation étroite du taux de change, a accru la vulnérabilité à une crise de change. Par ailleurs, plusieurs séries de réformes ont pâti de faiblesses politiques manifestes, notamment sur le plan financier, ce qui a ajouté à la confusion qui a précédé la crise. Plus généralement, les réformes de structures, conduites en des temps politiquement fragiles, ont eu pour résultat un traitement maladroit de problèmes épineux, tels que les débâcles Hanbo et Kia, qui ont nourri la panique des créanciers. Ainsi, la combinaison de problèmes internes et de chocs externes a empêché la mise en oeuvre opportune d'une stratégie qui aurait permis de contrôler la vulnérabilité croissante du système.

Les conditions posées par le FMI à l'octroi des prêts n'ont pas cherché à résoudre le fond du problème mais plutôt à stabiliser le marché des changes, ce qui a rendu plus difficile la poursuite des réformes structurelles : réduction sévère de la demande, aggravation de la contraction du crédit, vague de faillites et chômage croissant. Malgré ces conditions contraires, la restructuration à la fois du secteur financier et des entreprises a été vigoureusement poursuivie en 1998, avec un changement majeur d'objectif de la politique macro-économique, passée au second semestre de la stabilisation à la croissance. Dans un environnement extérieur plus favorable, avec notamment un yen plus fort au troisième trimestre, les conditions financières ont continué à s'améliorer, initiant une baisse des taux d'intérêt et un won plus fort en fin d'année. Le défi de la Corée est maintenant de corriger la stratégie de croissance, tout en atténuant les effets nuisibles d'un won surévalué du fait d'entrée de capitaux accrues, après le regain de confiance manifesté par les investisseurs internationaux. Néanmoins, dans l'hypothèse où le processus de décision du système bureaucratique ressortirait à peu près intact de la crise, la restructuration pourrait aussi conduire à renforcer le système des chaebols aux dépens des contribuables.

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