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12.05.2002

 

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La Corée, le peuple et ses valeurs cuturelles d'hier à aujourd'hui

Sous la direction de Yim Seong-Sook

 


Birth of a citizen History ? Democratic South Korea.>>
Séoul et le langage de l'architecture modifiable.>>
Les prisonniers de guerre sud-coréens retenus en Corée du Nord.>>

Popular movements in contemporary South Korea.>>
Introducing Korean literature to English readership.>>
Population de Koguryo au VIIème siècle.>>
Réformes financières et crise bancaire.>>
Les fluctuations de l'identité des Coréens de Chine.>>
The Korean immigration to Mexico.>>
L'économie coréenne. >>
Médias ethniques coréens au Québec : perspectives des immigrants dans le processus d'intégration.>>

Eléments du code culturels coréen : étude des religions et des cultes de la Corée ancienne.>>


Cette page comporte mes résumés des articles du livre.

Birth of a citizen history par Alain Delissen

L'historiographie sud-coréenne propose une vision dichotomiale et nationaliste de la période de colonisation japonaise qui n'est abordée que par le biais de la lutte d'indépendance. Cette vision légitime le régime le place autant qu'il répond à la question de l'essence même de la nation coréenne actuellement divisée.

La logique de rupture vis à vis de la période coloniale a repris vie dans les années 1990 avec la décision de Kim Young Sam de raser le siège du gouvernement colonial à Seoul. Mais il fut également celui des dictatures militaires successives qu'entendait rejeter la nouvelle démocratie libérale. Les débats historiographiques consécutifs à cette décision démontre une remise en cause de l'histoire officielle.

Si le Japon n'est pas directement responsable de la guerre civile coréenne, les distorsions économiques entre le Nord et le Sud de la péninsule remontent à l'occupation. Le contexte intérieur et extérieur consécutif à la libération n'a pas permis d'effectuer une purge des collaborateurs qui furent plus nombreux que ce que l'histoire officielle veut bien admettre. De telle sorte que le débat sur la collaboration reparait actuellement car il n'a pas été résolu dans l'immédiat après occupation à l'instar du cas français.

De nombreux auteurs hors du cénacle historique universitaire ont abordé sous des angles différents la question de l'héritage japonais. Cela démontre une revitalisation de la conscience et de l'intérêt historique en Corée après des décennies de censure imposées par l'establishment.

Seoul et le langage de l'architecture modifiable par Robert Fouser

L'architecture modifiable se caractétise par l'absence de pérennité dans sa vocation. Réduit à sa dimension fonctionnelle et nécessitant peu de capitaux à la construction, il reste destructible si le marché l'exige. Ce type d'architecture n'est pas contraint par une force de planification centrale qui a su rester discrete tout au long de l'histoire de la ville. Celle-ci s'est développé essentiellement au XXème siècle en conquérant ses nouveaux espaces notamment vers le sud.

L'une des manifestations les plus emblématiques de ce développement rapide est le cycle de vie caractéristique des commerces (cafés en l'occurence) et des bâtiments qui les abritent. Succès et déclin se succèdent au gré des modes dont le rythme de renouvellement influe sur l'apparence de la ville. A Taehagno, plus qu'ailleurs à Seoul, il est possible de voir le développement de ces immeubles de plusieurs étages à usage commercial qui ont remplacé la maison traditionnelle devenue en son temps trop petite pour le restaurant qui y avait élu domicile. A Sanggye-Dong on peut retrouver tout un quartier de moins de vingt ans avec notamment les hautes tours de type HLM des grands ensembles d'habitation qu'apprécient les Coréens pour leur fonctionnalité. La ville se renouvele en son propre sein à Seoul, elle gagne en hauteur et perd peu à peu son attrait au fur et à mesure que les nouvelles constructions rendent obsolètes et méprisables la génération précédente.

Reste que pour une économie à la croissance fulgurante, l'architecture, dite modifiable, devait remplir un rôle plus fonctionnel qu'artistique.

Les prisonniers de guerre sud-coréens retenus en Corée du Nord par Heo Man-Ho.

Pendant la guerre de Corée, la Corée du Nord n'a pas hésité à intégrer de gré ou de force dans ses rangs des prisonniers sud-coréens ou à les faire travailler dans des conditions dangereuses. L'application des conventions de La Haye n'a pas été respecté loin s'en faut. Mais le conflit s'apparentant - au début - à une guerre civile dont les sources remontent bien avant 1950, les conventions avaient peu de chances d'être appliquées d'autant plus qu'elles n'étaient pas signées par les gouvernements coréens. Le point des rapatriements de ces prisonniers fut l'un des points d'achoppements pendant les négociations d'armistice. La Corée du Nord refusait le principe du rapatriement volontaire qui laissait le choix à l'individu de peur de voir partir la majorité des quelques 80 000 prisonniers qu'elle détenait (ce chiffre est soumis à de grandes interrogations).

En 1953, la libération par le Sud des prisonniers s'étant déclarés anti-communistes n'a pas facilité les négociations. La situation est bloquée jusqu'à aujourd'hui dans la mesure où le Nord a empêché le rapatriement des prisonniers contrairement aux spécifications de l'accord d'armistice signé entre l'ONU et les forces communistes. La vie des prisonniers après l'armistice fut celle d'une population soupçonnée en permanence par le régime. Ils ont été affectés pour la plupart à des travaux de force et soumis à des contrôles renforcés.

La question du rapatriement doit se négocier dans le cadre des négociations quadripartites pour avoir une chance d'aboutir. Encore faut-il que le gouvernement sud-coréen sorte de sa passivité.

Popular movements in contmeporary South Korea par Lee Su-Hoon.

Suite à la libéralisation du régime militaire en 1987 après la "déclaration du 29 juin", les mouvements organisés de protestation populaire prirent une dimension plus importante quels que soient les domaines concernés.

L'un d'entre eux, l'environnement et l'écologie répondait aux ravages du développement économique à marche forcé. Plusieurs groupes constituèrent les prémices d'une contestation populaire bien avant la libéralisation du régime grâce notamment à la couverture des Eglises. La lutte contre le nucléaire devint également une préoccupation de la population coréenne à partir de la fin des années 1980 et l'incident de Tchernobyl.

L'installation dans le paysage socio-politique de ces groupes de contestation de l'establishment et de sa politique profita de l'intérêt grandissant du public pour leur luttte. Les mass media devinrent dès lors les meilleurs relais de leurs revendications à la faveur d'incidents à la pollution répétés.

Introducing Korean literature to English readership par Lee Sung-Il.

Une oeuvre littéraire a un rythme et une sonorité propres à la la langue de l'auteur que ne saurait retraduire précisément. Le Coréen n'échappe pas à cette règle. Lee Sung-Il nous propose et nous explique une de ses traductions d'un Kasa (qu'il serait ici évidemment vain de vouloir résumer...).

Population de Koguryo au VIIème siècle par Li Ogg.

L'estimation de la population du royaume de Koguryo doit être revisitée tant les estimations traditionnelles se contredisent. L'historien devant se fonder sur les annales chinoises ou coréennes antique, la précision n'est pas de mise.

En puisant dans les sources historiques et en extrapolant le rythme de croissance chinoise au Nord de la Corée, la population de Koguryo s'éleverait entre 900 000 et 1 000 000 d'habitants.

Réformes financières et crise bancaire par Geneviève Marchini.

La crise financière de 1997 s'inscrit dans la déréglementation du système bancaire et financier coréen dans les années 1990. Auparavant, le pouvoir politique dirigeait les ressources financières selon un plan défini qui favorisait le développement de certains secteurs au détriment d'autres. La fixation de taux réels négatifs par l'allocation de prêts bonifiés était l'un des ressorts majeurs de cette politique qui se caractérisait également par une restriction importante des mouvements de capitaux. Les échanges avec l'extérieur étaient encadrés par des institutions financières semi-étatiques. Le développement d'institutions non bancaires pendant les années 1970 répondait à une volonté gouvernementale de diversifier les sources de financement des chaebols comme de capter les financements souterrains.

Ce n'est qu'après la crise de 1980, que le système financier coréen va opérer une dérégulation progressive. D'abord formelle avec la privatisation capitalistique des banques commerciales et l'ouverture limitée du pays aux investissements étrangers, elle devint plus notable pendant les années 1990. Les restrictions à l'allocation des crédits furent considérablement allégées alors que se développaient en dehors des banques commerciales, des banques d'investissements non soumises aux autorités de tutelle bancaire classiques. Les possibilités d'investissements étrangers furent élargies tout comme les mouvements de capitaux - pour les particuliers et les sociétés.

La crise est intervenue en pleine transition du système financier coréen. Disposant des outils et de l'expérience limités d'un secteur autrefois sous tutelle, les banques se sont retrouvées gestionnaires des encours hérités de la période de croissance alors que la garantie tacite de l'Etat coréen s'effilochait. L'autorisation de l'endettement extérieur, principalement à court terme a poussé les banques à couvrir les prêts à long terme accordés aux entreprises par des emprunts à court terme sur les marchés extérieurs.

 

 

Sous la férule du FMI, la Corée a procédé à plusieurs réformes de son système et a poursuivi la libéralisation. La création d'un organe de supervision unique (la FSC) doit concourir au développement d'une culture de prudence (respect des ratios habituels de la profession) et de rigueur dans l'allocation des crédits qui fit cruellement défaut dans les années 1990. Afin de réduire les différences entre les barrières à l'entrée et à la sortie des capitaux, les investissements étrangers ont été encouragés et très nettement libéralisés. Ces réformes se sont accompagnées d'un assainissement de l'encours coréen par le biais d'une recapitalisation du secteur par la KDIC et de la mise en place d'une structure de defeasance (la KAMCO). Certaines merchant banks ont été fermées et de grandes banques commerciales fusionnées alors que les groupes étrangers s'intéressent de plus en plus à leurs confrères coréens. Il n'en reste pas moins que l'influence étatique est prépondérante à l'heure actuelle à la fois dans le capital mais dans la politique des grands groupes bancaires.


Les fluctuations de l'identité des Coréens en Chine par Geneviève Marchini.

La force du sentiment ethnique d'une population s'analyse en fonction des rapports qu'elle entretient avec le groupe dominant dans l'Etat nation. Les revendications ethniques, au delà de la préservation d'une différence, d'une identité culturelle et sociale peuvent devenir les vecteurs d'une volonté politique ou économique. L'instrumentalisation de cette identité à des fins d'amélioration de la condition de la communauté s'apparente plus à l'analyse de l'ethnicité que l'étude proprement dite de la culture et des traditions du groupe. Coment dans ces conditions vivent les Coréens de Chine leur nationalité chinoise ?

Installés de longue date en Manchourie, les Coréens y affluèrent plus encore lorsque les Japonais annexèrent la Corée en 1910. En 1949 les communistes chinois s'appuyèrent sur leurs collègues coréens en Mandchourie pour s'approprier la maîtrise du territoire. Les Coréens de Mandchourie prirent naturellement part à la guerre de Corée et certains d'entre eux restèrent au service de Kim Il-Sung. La Chine développa une politique léniniste de favorisation des ethnies afin d'éviter toute contestation communautaire du régime et de renforcer la souverainenté de la République populaire de Chine sur les peuples allogènes.

Autonomie des comtés coréens, proportionnalité dans la représentation des ethnies séduirent les Coréens de Chine en premier lieu. Mais après l'échec du grand bond en avant, la Corée du Nord accueillit avec bienveillance les brebis coréennes égarées en Chine. En 1962, avec le réchauffement des relations entre Beijing et Pyongyang, Kim laissa repartir en Chine les sino-coréens désabusés des conditions de vie en Corée du Nord. Ce choix n'est dicté que par des impératifs de confort mais ne préjuge pas de l'attachement à la défense de l'identité. Celle-ci passe non pas par la loyauté à une nation et à l'Etat qui la représente mais par la continuation d'une culture d'origine. Dans les années 1980, Pékin aida la communauté coréenne à profiter du développement économique ce qui renforça le sentiment d'appartenance à la Chine et légétima la perpétuation des traditions et de la langue comme fondement de l'aide.

Après un coup de foudre dans les années 1990, Sino-coréens et Coréens du Sud prirent la mesure de leur différences économiques comme culturelles. C'est à l'heure actuelle le dernier va-et-vient de "l'identité négociable" des Coréens de Chine.

The Korean immigration in Mexico par Alfredo Romero-Castilla.

La documentation disponible sur l'histoire de l'immigration coréenne au Mexique reste très restreinte. En outre, l'exploitation des recensements de population dans la première moitié du XXème siècle ne semble pas suffisamment sûre.

Le recoupement de diverses sources d'informations permet d'affirmer qu'un millier de paysans pauvres coréens furent recrutés comme main d'oeuvre destinée à des plantation du Yucatan. Arrivés de Corée en 1905, ils travaillèrent dans des conditions de quasi esclavage et hors de tout contrôle d'un gouvernement coréen ignorant de l'existence de l'émigration. Au bout de quatre ans, ils commencèrent à se disperser au Mexique, à Cuba.

Eloignés du groupe d'origine, les immigrés coréens s'intégrèrent peu à peu. Mariages mixtes et éducation mexicaine achevèrent l'assimilation des nouveaux venus.

L'économie coréenne par Yang Tae-Kyu.

Le succès de l'économie coréenne est enracinée profondément dans certaines valeurs confucéennes : travail, collectivité, education, frugalité. Les chaebols, charpentes du développement volontariste coréen, possèdent des caractéristiques communes, autour du dynamisme entrepreunarial d'un fondateur paternaliste s'est constituée une communautée soudée de cadres souvent issus des mêmes écoles.

A l'heure actuelle, la Corée doit restreindre la puissance envahissante de ses grands groupes, mais cela pose le problème de l'économie toute entière compte tenu de leur poids. Cela passera par l'intégration et la bonne utilisation de valeurs occidentales (pragmatisme, libéralisme, transparence, notamment). Les réformes doivent porter sur les modes de gestion (sociales et financières) des entreprises (réduction de la dette et remembrements) ainsi que sur la restructuration du système financier (recherche de la rentabilité des financements).

Cependant, il est illusoire de croire en la réussite de l'implantation d'un modèle imposé par l'occident. C'est dans la sublimation des valeurs asiatiques et occidentales, que la Corée franchira cette épreuve.

Médias ethniques coréens au Québec : perspectives des immigrants dans le processus d'intégration. par Yim Seong-Sook.

Je n'entrerai pas dans le détail de l'article de Yim Seong-Sook puisqu'il s'agit d'analyse effectuée d'après des retranscription détaillée d'entretiens avec des émigrés au Quebec. Après une présentation de l'immigration coréenne au Quebec et des media locaux utilisés par cette communauté, l'auteur tente une classification des intervenants selon les catégories suivantes :

- Gens d'affaires
- Travailleurs salariés et professionnel
- Jeunes étudiants
- Personnes âgées à la retraite.

A la lecture de cet article, on prend réellement conscience du fort sentiment d'appartenance à la communauté coréenne, notamment renforcé en raison du contexte particulier du Quebec qui entretient dans une certaine mesure un climat de méfiance envers les non francophones.

Eléments du code culturels coréen : étude des religions et des cultes de la Corée ancienne. par Yoo Jung-Hwan.

La Corée est un creuset de croyances, parmi lesquelles le chamanisme a occupé la première place. Le chamanisme d'inspiration locale fut supplanté chez les élites par des religions étrangères à l'époque de Silla.

Le bouddhisme du grand véhicule connut un essor spectaculaire jusqu'à la dynastie Choson et se propagea dans la population. Maisc C'est à ce moment que la nouvelle élite néo-confucianiste deviendra croyance officielle et rabaissera le bouddhisme autant qu'elle le pourra en raison entre autres des excès du clergé bouddhique dans la fin de la dynastie Koryo.

Outre le bouddhisme, le taoisme venu de Chine s'est acclimaté à la péninsule en épousant les croyance locales déjà diverses. Enfin le confucianisme devient peu à peu la doctrine dominante détenant la main haute sur l'administration étatique.


L'étonnant syncrétisme coréen a pu croître en raison de l'absence de Dieu unique, jaloux de son pouvoir et exclusif. Les Coréens épousèrent ces doctrines selon leur position sociale : aux élites dirigeantes le confucianisme, les femmes préféraient le bouddhisme, quant aux miséreux ou aux couches populaires le bouddhisme et le chamanisme recueillaient la ferveur. Mais il est important de souligner que la pratique d'une religion n'excluait pas toute autre foi et qu'au contraire le mélange des genres présidait à la religiosité coréenne.

L'homme se trouve au centre de ces doctrines, le chamane appelle les "mânes" des ancêtres pour le bien des vivants, le confucianisme édicte des règles de comportement à l'usage des vivants.

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