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20.04.2002

 

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Etudes économiques de l'OCDE - 2000 - Corée

 

Disponible depuis la mi octobre 2000, directement sur le site de l'OCDE, www.oecd.org, pour environ 200FF port compris. 330 pages.

Table des matières

Le redressement après la crise

Politiques monétaire et budgétaire

Pour un système fiscal plus équitable et moins complexe

Ouvrir plus largement l'économie au jeu du marché

 

Le redressement après la crise

La conjonction du retour de la confiance des acteurs économiques et des réformes structurelles engagées par le gouvernement a permis à la Corée de renouer dès 1999 avec une forte croissance. La reconstitution des stocks, les investissements étrangers, le souffle des nouvelles technologies et les dépenses des ménages comptent pour une grande part dans ce redressement qui n'a pas généré d'inflation.

L'économie coréenne n'est pas en surchauffe, le taux d'utilisation des capacités de l'industrie n'a pas atteint son maximum, la baisse du chômage n'a pas entraîné de surenchère salariale. Le cours du won s'est stabilisé à la hausse, permettant de limiter l'inflation et d'équilibre la balance des opérations courantes. Alors que l'économie entame un atterrissage en douceur, les réformes économiques devront se poursuivre.

 

Politiques monétaire et budgétaire

Indépendante depuis 1998, la banque centrale assume la responsabilité de la politique monétaire qui s'appuie plus sur les taux d'intérêt que par le passé où le rationnement des refinancements des banques commerciales prédominait. La baisse des taux d'intérêt au cours de l'année 1999, n'a connu de pause qu'après la crise Daewoo. La Banque de Corée a alors préféré la hausse des taux afin de rassurer les marchés et de refroidir l'économie et les risques de dérapages inflationnistes.

Le taux de change du won a connu par ailleurs une hausse continue provenant essentiellement du retour de la confiance des investisseurs étrangers et de l'excédent de la balance courante. L'appréciation du won est freinée par le gouvernement qui reste très attaché en raison de la crise passée à afficher un excédent de la balance courante.

Pour combattre la récession, la Corée a rompu avec sa politique d'équilibre budgétaire. Avec 4% de déficit du budget 1998 (par rapport au PIB), l'Etat a financé de nombreuses dépenses supplémentaires. La croissance a concourru à limiter ce déficit en 1999. L'endettement, s'il progresse, reste l'un des plus faibles de lOCDE.

Pour combattre la récession, la Corée a rompu avec sa politique d'équilibre budgétaire. Avec 4% de déficit du budget 1998 (par rapport au PIB), l'Etat a financé de nombreuses dépenses supplémentaires. La croissance a concourru à limiter ce déficit en 1999. L'endettement, s'il progresse, reste l'un des plus faibles de lOCDE.

Néanmoins, un plan à échéance 2003 est en cours afin de revenir à l'équilibre en augmentant moins le budget que la croissance de l'économie. Reste que la construtction du budget coréen est très complexe. Or les charges à venir sont nombreuses : charge de la dette, vieillissement de la population, éventuelle réunification.

Le filet d'urgence de la Corée s'est trouvée renforcé en juillet 1999 par une loi sur le minimum d'existence assurant le minimum vital en contrepartie d'un engagement du bénéficiaire à accepter l'une des propositions du gouvernement : formation, emploi d'intérêt collectif, recherche active d'emploi.

En outre, la Corée a renforcé son système public de retraite créé en 1988. En effet, la population coréenne, encore jeune aura à soutenir de plus en plus de retraités. Le système actuel trouvera ses limites dans quelques dizaines d'années et le gouvernement prévoierait d'augmenter le taux de cotisation. L'officialisation dans un régime de retraite encadré par le secteur privé des boni de départs à la retraite pourrait faire partie de l'aggiornamento du jeune système coréen dont certaines certaines caractéristiques ne répondent plus aux standarts internationaux

 

 

 

 

 

Pour un système fiscal plus équitable et moins complexe

La pression fiscale en Corée est l'une des plus faibles de la zone OCDE, en raison notamment du faible poids des services publics et de la protection sociale. Récemment l'impôt s'est élargi à la plupart des couches sociales (TVA 1997).

Les conséquences de la crise - endettement public accru, développement du filet de protection sociale - ainsi que le vieillissement de la population voire une éventuelle réunification appellent à une refonte du (ou des) système de prélèvement.

Privilégiant l'imposition sur la propriété et la consommation, la Corée présente un faible taux effectif d'imposition. Le travail n'est que pas touché en comparaison des réglementations d'autres pays.

Construction historique d'impôts ajoutés au gré des circonstances, le système coréen n'est pas très redistributif, en effet les revenus avant impôts ne détonent pas de la moyenne en terme de répartition. En outre la progressivité de l'impôt est identique à d'autres pays.

La multiplicité des abattements et crédits d'impôts, les possibilités de fraude faussent l'équité apparente du système. Les abattements sont rendus nécessaires par la faible discipline fiscale des nombreux travailleurs indépendants.

Faiblesse des charges sociales, de l'IS, subventions, il n'existe que peu de barrière à l'investissement, qui parfois s'apparente à de la chasse aux primes. Les distortions allocatives crées par les subventions se sont réduites depuis la fin des années 1970.

 

Le capital est assez peu taxé, mais les modalités d'application des prélèvements différent assez souvent d'un instrument à un autre. Les impôts fonciers - et notamment les droits de mutation - sont nettement supérieurs à la moyenne et ce afin de lutter contre la spéculation foncière.

La TVA présente une assiette étroite mais un taux de recouvrement élévé. Il existe une série d'impôts sur la consommation qu'il conviendrait de fusionner. Par ailleurs, il n'existe pas de réelle écotaxe, pas de stratégie environnementale par la fiscalité. L'impôt sur les succesions et donation est mal recouvré.

L'existence d'impôt affectés (à une dépense précise) et les quasi impôts (non officiels mais obligatoire socialement) accentuent le flou de l'imposition par les contribuables et rendent moins souple et réactif le système.

L'imposition au niveau local reste fixée par l'Etat mais l'administration des fonds est dévolu à l'échelon local qui perçoit également directement de l'Etat une partie des recettes centrales. L'administration des impôts a encore du chemin à parcourir avant d'atteindre un niveau d'efficacité satisfaisant.

Parmi les réformes souhaitables à réaliser se comptent : l'élargissement de l'assiette de l'impôt en réduisant les déductions et améliorant la fiscalité du capital, des sociétés et du travail indépendant. Inclure dans la TVA plus de produits et services notamment alimentaires et supprimer l'exonération de TVA des petites entreprises. Ne plus différencier l'imposition des revenus du capital et du travail, renforcer la fiscalité des pensions, réformer l'impôt foncier pour qu'il devienne un levier politique plus efficace

 

Ouvrir plus largement l'économie au jeu du marché

Face à la crise le gouvernement s'est vu confronté aux vicissitudes de Korea Inc. Le gouvernement a cherché à mieux encadrer les monstres économiques qu'il a lui même encourager à se développer. Parallèlement, les PME et notamment les start up se sont trouvées au centre des préoccupations gouvernementales profitant d'aides indirectes et de la croissance.

Les chaebols ont été contraints de se restructurer, cures d'amaigrissement financier, ventes de filiales non stratégiques, augmentations de capital, mises en faillite se sont multipliées. La culture d'entreprise a évolué dans le sens du gouvernement d'entreprise dans un contexte concurrentiel et réglementaire accru par les soins du gouvernement.

Ce dernier a également assoupli les restrictions pesant sur le commerce - les importations notamment- et les investissements directs étrangers. Les privatisations se sont multipliées alors que le secteur financier passait sous les fourches caudines de nouvelles institutions plus strictes. Le marché du travail s'est flexibilisé comme l'a montré la baisse nominale des salaires et la précarisation de l'emploi.

Décentralisation et modération des prix fonciers se conjuguent avec un souci plus marqué du gouvernement de préserver le secteur agricole.

 

 

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