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20.04.2002

 

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Vers un régime civilo-démocratique en République de Corée

Depuis 1961, les militaires en Corée du Sud ont eu la haute main sur le pouvoir politique. Ce n'est qu'au milieu des années 1980 que sous la pression internationale, l'armée s'est peu à peu désengagé la vie politique. Ce fut notamment lors de la présidence de Kim Young-Sam que la société semi clandestine Hanahoi qui réunissait des officiers originaires du Kyongsang et qui soutenait les dictateurs successifs, perdit de son influence. En 1994, les autorités civiles reprenaient le contrôle opérationnel de l'armée. Si l'alternance s'est réalisée en 1997, elle le fut notamment grâce à l'ULD, parti dirigé par Kim Jong Pil, l'ancien chef de la KCIA.

On peut appliquer à la Corée, la grille de lecture habituelle des relations entre pouvoirs civils et militaires. Au niveau suprafonctionnel, Kim Dae-Jung soutient la primauté du pouvoir civil et ce malgré l'opinion du junior partner de la coalition (ULD). dont faisait partie le premier ministre jusqu'à l'été 2000 et le parti libéral démocrate d'opposition devenu le GNP. Au niveau fonctionnel, le ministre de la défense quoiqu'ancien général, n'en demeure pas moins attaché aux réformes et ne fait pas partie des arcanes du pouvoir militaire. Le contrôle du budget par les autorités civiles ne réprésentent plus un problème d'autant plus que l'influence de l'armée a nettement diminué avec la fin de la guerre froide et le changement de priorités de l'économie. Enfin sur le plan intra fonctionnel, la purge des officiers Hanahoi et le procès publique de Roh Tae Woo et Chun Doo Hwan a marqué les esprits malgré l'amnistie prononcé au lendemain de l'élection de KDJ. Toujours est-il qu'il n'est pas encore certain que la Corée du Sud ait totalement rompu avec ses anciens démons notamment en raison de la proximité du GNP avec les anciens cercles du pouvoir militaire.

Compte tenu du contexte de la Corée du Sud, il n'existe pas de fatalité culturelle dans la persistance de régime autoritaire militaire en Corée.

Les Etats-Unis ont entretenu des positions contradictoire vis-à-vis de la forme de gouvernement en place en Corée tout au long des quarante dernières années. La diffusion du système politique libéral et démocratique n'a pas été systématiquement à l'ordre du jour, loin s'en faut. Mais la préconisation d'un type de régime peut être également le fait d'une communauté de responsables politiques ou sociaux plus ou moins élargie. Ce qui est certain c'est l'absence de pressions extérieur dans le processus de démocratisation coréen : aucune organisation supranationale dont la Corée fait partie ne prone un régime particulier.

Mais la situation coréenne pose le problème du distingo arbitraire entretenu entre 'militaires' et 'civils'. Il n'existe pas de classes distinctes et autonomes et il est difficile d'en évaluer la puissance tant leurs relations restent encore aujourd'hui opaques plus spécifiquement dans le corps des officiers supérieurs. La décryption des positions tenues par l'un ou l'autre des groupes n'est pas encore possible et rend l'analyse hasardeuse.

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