Dernière modification
20.04.2002
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Le 31 août 1998, un missile nord coréen décolle de Musoodan-ni et termine sa trajectoire dans le pacifique nord. Pour la première fois, le régime de Pyongyang affirme sa capacité de projection d'armes de destruction massive.
Les motivations de Kim Jong Il sont claires : poursuite d'un chantage tacite au nucléaire et à ses vecteurs. En échange de nourriture et de pétrole, la Corée du nord doit s'engager à interrompre ses exportations de missiles et ses aides techniques nucléaires à d'autres pays. Ainsi, le lancement du missile s'inscrit dans la droite ligne de ce chantage, mais rappelle également la force dissuasive militaire propre à Pyongyang.
Pari risqué puisqu'il pourrait raidir les positions du Japon dont l'engin a survolé l'espace aérien ou des Etats-Unis où le Congrès doute de plus en plus du bien fondé de la diplomatie de l'admnistration Clinton envers cet Etat pariah.
Les conséquences se font sentir dans toute l'Asie. Au Japon en premier lieu, où un parapluie anti missile devient de plus en plus probable ainsi que l'étoffement des forces armées. En Chine et en Asie du sud-est où l'on voit d'un mauvais oeil le Japon devenir le pilier stratégique et tactique des Etats Unis en Asie. En Corée du sud naturellement où la course aux armes non conventionnelles a été abandonnée sous l'égide de l'oncle Sam et où l'on voit le retard s'accumuler et permettre des frappes asymétriques de la part de Pyongyang.
La position des Etats-Unis se retrouve d'un coup plus inconfortable dans la région. La Corée du sud et le Japon ont les moyens économiques de se doter d'un système global de défense et demeurent perplexes devant les hésitations et les tergiversations de Washington. Pour preuve le manque de fiabilité et de crédibilité dont ont fait preuve les services de renseignement américains pendant la crise du missile.
Enfin la "sunshine policy" de Kim Dae-Jung se trouve remise en cause par les conservateurs sud coréens qui trouve cette diplomatie dangereuse et inefficace. Ceux-ci pencheraient pour un rééquilibrage des forces en présence à l'initiative du gouvernement sud-coréen ce qui ne pourrait qu'accélérer l'escalade.
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