Dernière modification
20.04.2002
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Le spectre d'une désintégration de la société nord-coréenne pose une menace plus importante que celle qu'entretenait le Kim Il-Sungisme triomphant. Depuis maintenant une grosse décade, les experts prédisent l'effondrement du régime sans qu'il se réalise (ce qui contrarie les hypothèses de l'accord de 1994 sur la fourniture de réacteurs nucléaires). On peut multiplier les scénarios à l'envi, trois sont retenus ici : réforme, effondrement et statu quo. Les réformes économiques sont plus ou moins avancées
selon la partie de l'économie que l'on examine. Les usines d'état
ne produisent plus, mais l'armée et des millions de Nord-coréens
entretiennent une économie de subsistance plus ou moins sous-terraine
qui obéit aux lois du marché. La famine et la détresse économique incitent à penser que l'économie nord-coréenne est au bord de la faillite, mais dans les deux cas aucune statistique n'est disponible et les prédictions en deviennent hasardeuses. Néanmoins les témoignages des visiteurs sont formels : infrastructure médiévale, maigreur des enfants... |
Pourtant l'aide reçue par Pyongyang est l'une des plus importantes
versées à un pays. Malheureusement la politique par l'étroit
contrôle des ressources en provenance de l'aide internationale
restreint la distribution aux fidèles du régime et aux
productifs. Le régime est pourtant appelé à se prolonger cahin-caha pour de nombreuses années à moins d'une révolte dans l'armée. Le pragmatisme et l'opportunisme dont ont fait preuve les dirigeants dans leurs relations diplomatiques (extorsions sous la menace) et économiques (acceptation de l'aide), semble indiquer une certaine souplesse, garante de leur longévité. En tout état de cause, prédire l'avenir de la Corée du Nord semble un exercice périlleux. Contre toute attente, Kim Jong-Il a réussi le passage de témoin avec son père. |