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20.04.2002

 

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North Korea between collapse and reform

Le spectre d'une désintégration de la société nord-coréenne pose une menace plus importante que celle qu'entretenait le Kim Il-Sungisme triomphant. Depuis maintenant une grosse décade, les experts prédisent l'effondrement du régime sans qu'il se réalise (ce qui contrarie les hypothèses de l'accord de 1994 sur la fourniture de réacteurs nucléaires). On peut multiplier les scénarios à l'envi, trois sont retenus ici : réforme, effondrement et statu quo.

Les réformes économiques sont plus ou moins avancées selon la partie de l'économie que l'on examine. Les usines d'état ne produisent plus, mais l'armée et des millions de Nord-coréens entretiennent une économie de subsistance plus ou moins sous-terraine qui obéit aux lois du marché.
La campagne des 'Trois priorités' en 1994 mettait l'accent sur les biens de consommation et le commerce mais n'a pas rencontré le succès escompté si bien qu'elle fut abandonnée officiellement en 1998 au profit de l'industrie lourde et militaire. Il n'en reste pas moins que les cellules de travail agricoles se sont réduites au niveau de la famille, que les surplus peuvent être vendus sur les marchés. L'échec de la zone de Rajing-Sonbong est désormais patent alors que les investissements étrangers sont principalement représentés par le projet touristique de Hyundai et les activités du KEDO. La problématique du réformisme se heurte de toute évidence aux tendances conservatrices de l'élite qui craint la remise en cause de leur privilège.

La famine et la détresse économique incitent à penser que l'économie nord-coréenne est au bord de la faillite, mais dans les deux cas aucune statistique n'est disponible et les prédictions en deviennent hasardeuses. Néanmoins les témoignages des visiteurs sont formels : infrastructure médiévale, maigreur des enfants...

Pourtant l'aide reçue par Pyongyang est l'une des plus importantes versées à un pays. Malheureusement la politique par l'étroit contrôle des ressources en provenance de l'aide internationale restreint la distribution aux fidèles du régime et aux productifs.
Les idées politiques occupent une place prééminente, au delà du bien être de telle catégorie, il convient de protéger de toute compromission l'intégrité de la foi Kim Il-Sungiste. Renoncer à l'idéologie revient à nier la raison d'être (entièrement politique) du régime qui ne tient pas la comparaison économique avec le Sud. Aussi secrète qu'elle soit, la vie politique nord-coréenne laisse filtrer les tensions qui peuvent exister entre civils et militaires, 'réformateurs' et ultra-orthodoxes d'autant plus que la personnalité du cher leader Kim Jong-Il ne dispose ni de la légitimité de son père ni de son charisme.
Le peuple affamé, abruti par la propagande, désoeuvré et sous le contrôle d'une police politique efficace ne sera probablement pas en l'état à l'origine d'une révolte ni d'ailleurs d'une croissance économique durable.

Le régime est pourtant appelé à se prolonger cahin-caha pour de nombreuses années à moins d'une révolte dans l'armée. Le pragmatisme et l'opportunisme dont ont fait preuve les dirigeants dans leurs relations diplomatiques (extorsions sous la menace) et économiques (acceptation de l'aide), semble indiquer une certaine souplesse, garante de leur longévité.

En tout état de cause, prédire l'avenir de la Corée du Nord semble un exercice périlleux. Contre toute attente, Kim Jong-Il a réussi le passage de témoin avec son père.

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