L'échec du socialisme réel

Fin 1999, la différence de développement entre la Corée du nord et son homologue du sud est patent. Vingt fois moins riche que sa voisine, la République populaire et démocratique de Corée paie l'échec de son modèle de développement.

Fondée sur le dogme du Juche, la politique économique nord-coréenne a particulièrement souffert de l'échec de troisième plan septennal (1987-1993) et des intempéries du début de la décennie. A cela s'ajoutent la disparition de l'aide soviétique et/ou chinoise -qui exigent d'etre réglés en devises fortes - et la ponction importante du complexe militaro-industriel qui engloutit à lui seul le cinquième des richesses du pays.

Mais c'est la famine qui a révélé l'ampleur du désastre économique en Corée du nord. Si l'aide de la communauté internationale parvient bien à destination, l'attitude de Pyongyang depuis 1996 s'est sensiblement durcie. En campant sur ses positions politiques extrêmes, les dirigeants nord coréens espèrent obtenir plus de l'Occident par le chantage sans rien céder au niveau politique.

L'ouverture économique aux étrangers reste très anecdotique. La création en 1991 de la zone économique spéciale de Rajin-Sonbong est un échec. Incertitudes politiques, faiblesse des infrastructures et de l'approvisionnement en énergie en sont les principales causes.

Pour pallier à ces difficultés, on prête à Pyongyang toutes sortes de trafics - cigarettes, drogue, faux billets - peu recommandables sans que l'on ait la certitude que l'Etat y soit impliqué directement.

L'issue de la décomposition de la Corée du nord est à l'heure actuelle encore difficilement déterminable. Or c'est bien dans cette incertitude que réside toute l'enigme de la question coréenne.

 

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